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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 10:16
     Ce serait bien tout de même si le temps pouvait s'arrêter. On ne sait pas trop ce qui pourrait se passer, puisque tout serait figé dans son état à la minute même de l'arrêt, les gestes en cours, les discours en train, les divers processus physiologiques en marche (accouchements, digestions, interventions chirurgicales, j'en passe et de belles). Mais peut-être qu'on connaîtrait un certain soulagement à ne plus se sentir l'épée aux reins pour terminer un boulot dans les délais prescrits. Le stress, qu'ils disent tous maintenant, et c'est bien vrai qu'il cause des ravages à tous les niveaux (sauf peut-être chez nos dirigeants, qui ont tellement sous-traité leurs tâches et délégué leurs fonctions qu'il ne leur reste plus qu'à aller se promener pour représenter la France dans les banquets - d'après ce que je viens d'apprendre, certains de ces dîners sont bien écourtés, pas même le temps de se resservir de dessert, quant au café on s'en passe, on n'a pas besoin d'excitants annexes, c'est vous dire que la représentation de la France dans divers banquets n'est pas de tout repos, ça finirait même par vous fatiguer le bonhomme). Je vous parle de ce problème du temps parce que je viens justement d'en sortir : je me suis délicatement retiré l'épée du dos - en tâchant de ne pas léser le nerf sciatique : c'est un chatouilloux celui-là, et mauvais caractère en plus - et l'ai posée à côté de moi. Pas vraiment un bel objet à contempler, d'ailleurs pour trouver beau un objet dont la fonction est de tuer il faut avoir l'estomac mieux accroché que n'est le mien. Voilà donc que pour quelque temps du moins je n'ai plus cette menace douloureuse   par derrière moi : si vous avez quelque finesse vous en conclurez que je viens de terminer un bouquin, eh!bien bingo, mes belins-belines! Je vais donc pouvoir m'extraire du XVIIIème siècle puisque ma Colombe était une manante de l'Ancien Régime. Non qu'il me pèse, ce XVIIIème! Que non pas! C'est alors qu'on écrivait le mieux... Et puis, toutes ces idées qui commençaient à se mettre en branle, après des siècles d'immobilité pratiquement garantie, ça créait des vibrations intéressantes - congenial  vibes, comme on dirait aux USA où les atmosphères comptent avant tout. Mais il est bon de se secouer un peu : après la dernière page des "Noeuds d'Argile" je m'étais replongée dans mon XXème ultra-contemporain (les 48 heures où se déroulait "Clair de Nuit" étaient datées : 13-15 août 1983),  avant de retourner dans le passé toujours fascinant, de nouveau le XIXème, puis le XXème pour terminer la trilogie des "Mains nues", avant de retrouver le milieu du XIXème pour "Les Mains libres", Luxembourg et Amériques. Finalement, dès que le stress ou ses causes s'écartent loin de moi, comme en ce moment, ça n'est pas si mal de laisser faire le temps : en ce moment, ça me permet d'écrire à Kouchner à chaque instant, à Nicolas aussi (on lui glisse mon courrier entre deux avions), je leur dis ce que je pense d'eux au fur et à mesure qu'ils ne font rien, ils doivent se lasser, ils ne me répondent plus. A lundi!
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 15:12
     Ah! mes belins-belines, je m'apprêtais à vous faire cadeau de belles choses, de ces belles choses dont vous ne seriez pas revenus tant elles seraient belles (c'est curieux, je sens votre incrédulité quand je vous parle de la qualité de mes propos : vous semblez penser que je me vante toujours de ce que je pourrais vous offrir, alors que vous en êtes réduits à me juger sur ce que je vous livre, et qu'entre les deux niveaux il y a plus que de la marge - un vrai gouffre). Eh bien ne me croyez pas si vous voulez,mais  je m'apprêtais à vous livrer de ces belles choses encore non dites lorsque, horreur, je vois s'exhiber un doigt d'homme, pas de vernis à ongles, à peine soigné (oui vraiment, rien de trop) sur mon écran,  ça fait un choc je vous assure, il touche tout, il fait naître des photos de mômes (tant pis pour ceux qui n'aiment pas les photos de mômes), il se promène, il insiste, c'est vraiment un doigt exhibitionniste, qu'est-ce qu'il vient faire sur ma page, voilà, j'ai perdu mes idées si belles, on va être obligé vous et moi de fonctionner à l'impromptu. Bon. Alors je vous parle de mes chats, pourquoi pas? C'est une de mes promesses non tenues, eh bien voilà, aujord'hui, comme disent les femmes et les hommes de la politique à la télé, je la tiens, et même je la tiens bien, elle ne s'échappera pas. L'an dernier, j'avais vu avec quelle intelligence ma Betsy Belle, ma Maine Coon de gouttière, était allée soudain rabattre vers moi le petit chat Benjy lors de ses premières sorties dans le jardin, quand il s'éloignait trop en direction de la route. Alarmée par l'angoisse de mes appels, elle était sortie de sa nonchalance pour jouer les chiens de berger avant de revenir à mes côtés reprendre sa toilette. Cette année, c'est le petit chat Benjy devenu grand qui joue le même office auprès de mes deux perles noires à l'occasion de leurs premières sorties au grand air; c'est lui qui me ramène le chaton grimpé dans le tilleul de ma voisine, après l'avoir rejoint pour lui montrer comment sauter à terre, c'est lui qui, l'autre jour, devant mon inquiétude de ne pas retrouver ce même explorateur intrépide parmi mes fils et filles alors que la nuit était déjà bien tombée, est sorti "sans rien  dire" pour, un quart d'heure plus tard, pousser devant lui le fils prodigue, avant de se réinstaller sur son coussin. Vous ne me croyez pas? Tant pis pour vous, et tant pis pour nos relations à venir, je vais vous avoir à l'oeil maintenant, au moindre ricanement sceptique je vous plante là. Non mais des fois!   


                                                                                                         Lucette DESVIGNES.
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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:13
     On dit en général "Amour, amour, quand tu nous tiens..." avec des points de suspension rêveurs pour laisser place au romantisme de l'évocation. Moi je voudrais ici, pour échapper aux angoisses que me cause l'actualité chirurgicale et hospitalière internationale, aborder le sujet du pèze. Celui qu'on n'a pas, bien évidemment, et qu'on voudrait se procurer par tous les moyens possibles.Je laisse à nos banques, les grandes comme les petites, le ton geignard et plaintif qui réussit si bien auprès des instances gouvernementales : ça se compte par tant de milliards, ces injections, ces subventions, ces assistances en théorie pour le bien public (en réalité profitant seulement à ceux qui s'étaient déjà astucieusement préservés des effets malins de la crise, même et surtout s'ils l'avaient provoquée) que je ne peux pas suivre, ça me dépasse, d'autant que je compte toujours en anciens francs, vous le savez déjà. Je préfère prendre mes exemples dans ce petit peuple de l'est de Londres, du côté d'Albert Square où le brassage paisible des ethnies et des civilisations donne une idée de ce que pourra être chez nous le quartier Lambda une fois qu'on l'aura intégré à autre chose qu'une banlieue. Chacun, dans ce microcosme, court après l'argent, essayant de lui placer le fameux grain de sel sous la queue qui permettrait  de le capturer sans peine. Le facteur qui veut payer des vacances au soleil à sa bonne femme un peu grincheuse fait le taxi de nuit. Le marchand d'assurances cherche des idées d'expédients à profit immédiat et tape ses anciennes liaisons pour avoir du cash. Le cafetier qui a emprunté gros au mafieux local pour obtenir la libération sous caution de sa soeur accusée de meurtre se voit castagner et démolir par les sbires dudit. Le sous-mafieux local vise le rachat à la fois du café et du garage, pour alimenter ses sources il accumule les extorsions et les pressions. L'ancienne vendeuse de ses charmes au plus offrant, désormais recyclée dans la vente des voitures d'occasion, joue de la dénonciation anonyme par téléphone ou message, tandis que son copain de coeur se spécialise dans le vol à la tire. Au niveau adolescents, même effervescence : dès qu'un fonctionnement insolite entre adutes est repéré, le chantage plus ou moins expert se met en branle. Il n'y a guère que la minus du coin, laquelle s'est laissé piéger un soir de ribouldingue et vient de mettre au monde un loupiot de père inconnu, qui sans idée pour gagner de l'argent repose tristement les objets qu'elle vient d'acheter lorsqu'elle constate que son portefeuille ne soutiendra pas le choc. Les majestueuses volutes de Franz Lehar peuvent bien mettre L'Or et l'Argent en arrière-plan musical de temps à autre, rien n'a tellement changé depuis cette réflexion d'un paysan de Marivaux, qui sait qu'on ne peut rien obtenir "sans du comptant", or où donc trouver du comptant? partout, hormis chez le villageois qui n'en a point jamais (Je cite de mémoire, ça se voit). Donc, rien de nouveau sous le soleil - mais dit en Latin, tout de même,"Nil novi sub sole", ça vous a une autre gueule pour conclure, avouez?

                                                                                            Lucette DESVIGNES.
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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 18:34
     J'ai une confession terrible à vous faire, mes belins-belines, et j'espère qu'une fois au courant de mes indignités vous me garderez quand même quelque amitié. Prise par mon travail (et je vous précise ici qu'on n'aura jamais vu retraitée plus active que moi : du matin au soir collée à mon instrument pour vous distribuer ma provende culturelle, soit dans l'immédiat, soit pour plus tard  - mais oui, mes belins-belines, il y a encore de la ressource dans cette vieille souche, et vous savez même ce qu'on dit en Normandie, que c'est avec les vieux pommiers qu'on fait le meilleur cidre? gardez bien ça dans vos tablettes, ça pourra vous servir un jour, ça viendra pour vous aussi, l'après-temps des cerises...) donc prise par mon travail j'ai manqué régulièrement les horaires de nouvelles. Vous vous imaginez mon désarroi : chaque fois que, trop tard, je me suis précipitée pour être renseignée, enfin enfin, je n'ai rien pu apprendre, je suis toujours tombée sur quelqu'un  de notre gouvernement (les gros, les petits, les importants, les menacés, les sous-fifres, tout le monde, quoi) qui expliquait comment il voyait les choses et comment il lui semblait que tout allait aller vers le mieux. Mais ce n'était pas cela que je voulais savoir (de toute façon, ils se repassent le même disque, ils ne changent même pas la mélodie, c'est la mélodie du bonheur qu'ils nous chantent tous, et ils chantent tous tellement faux! je me serais volontiers bouché les oreilles, mais j'enrageais de savoir si oui ou non ils allaient aborder, fût-ce seulement en rappel des titres, ce que j'attendais d'eux, hélas! pas la moindre allusion). Voilà donc où j'en suis. Vers qui me tourner, qui appeler (moi je ne sais appeler que l'horloge parlante), auprès de qui quémander une miette des dernières nouvelles? Un médecin autorisé (américain  ou bulgare, peu importe : ce qui compte c'est qu'il veuille bien nous donner un bulletin de santé) a-t-il enfin communiqué avec la foule? Vous êtes sans doute mieux renseignés que moi, alors je vous le demande en grâce, comme un service de première urgence, téléphonez-moi, dites-moi où nous en sommes, coma, transports, visites de famille et d'amis, commentaires des uns et des autres, mais surtout surtout y a-t-il eu un commmuniqué? Merci, j'attends vos coups de fil, merci merci.

                                                                                   Lucette DESVIGNES. 
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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 09:25
     Vous le savez sans doute, mes belins-belines, "Encore!" en anglais veut dire "Bis!" Ca se dit au théâtre, après un tour de chant -  après un récital de piano ça ne se dit pas parce que ça se passe entre gens bien elévés, mais ça se traduit par une élégante insistance dans la ferveur des applaudissements. En tout cas, moi je dis, nous disons tous, "Bis! Encore!", manière de dire "Nous en voulons davantage!" En effet, qu'est-ce que c'est que cette manière de ne pas nous tenir au courant des derniers développements de l'actualité la plus brûlante (je ne vous parle pas de Copenhague, je vous parle de Los Angeles), de nous nourrir uniquement de vieux éléments rassis, de ne nous montrer que des photos    anciennes? Nous avons droit à d'autres informations, palsambleu! Qu'on se rappelle, au beau temps de Mogadiscio, comme il avait été décrété de mettre les reporters  au courant des lieux où allaient se dérouler les batailles, afin que l'information transmise par eux à leur public pût être toute fraîche, prise "à la bouche du cheval", comme on dit outre-Manche (vous vous rappelez aussi sans doute que c'était même gênant pour les armées, les soldats butaient à chaque instant sur des journalistes et des photographes, forcément c'était un handicap pour le bon déroulement des stratégies des états-majors, d'ailleurs vous avez pu voir que depuis Mogadiscio on a cessé de donner ces indications imprudentes, en d'autres temps on aurait même appelé ça de la trahison de renseignements top secrets, mais ça c'était avant que le public n'ait ses exigences). Comptez un peu : ça fait combien de jours déjà qu'on nous promène sans le moindre bulletin de santé? Est-ce donc qu'on n'a pas droit, nous, à de la vraie information, celle certifiée véridique véritable vraie de vraie, quoi, qu'on puisse se sentir informés? Au fond la teneur du bulletin de santé importe peu : ce qui devrait compter c'est que de là-bas ils aient un peu le sens de nos exigences, à nous public, dès que la brillance d'une de nos stars bat de l'aile. Comment voulez-vous qu'on s'éclaire, nous, si on n'est pas informés des pannes possibles? On nous a déjà supprimé la brillance de ce danseur, comment s'appelait-il déjà? qui avait paraît-il inventé un pas de danse sensationnel, qui se mettait sur la figure du blanc de céruse pour faire l'ange, qui s'entourait de petits garçons, qui se droguait fort, vraiment fort, même que son médecin personnel l'avait laissé dormir après sa dose et qu'il s'était pas réveillé, vous voyez pas qui je veux dire? Eh ben si on nous éteint encore nos stars qui fuient les médecins ignares de chez nous, qu'est-ce qu'on va devenir? Qu'on nous prévienne au moins, qu'on puisse aller acheter des bougies pour quand le monde sera plongé dans les ténèbres. Heureux vos chats, qui peuvent voir dans le noir! A demain, si j'en ai la force.

                                                                                                    Lucette DESVIGNES.
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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 09:31
     Ah! mes belins-belines, quel week-end j'ai passé! Ne croyez pas que parce que je faisais relâche dans mes contacts avec vous je me mettais du même coup à hiberner sentimentalement comme une marmotte en peluche, oh que non pas! Je me suis dévorée, oui, courant d'une chaîne à l'autre, dans l'espoir que l'une ou l'autre aurait enfin, par le biais d'un informateur à la fois complice et sauveur du genre humain, de vraies nouvelles à quoi nous raccrocher avec quelque confiance. Mais non! Ce qu'on nous montrait, et même à satiété, c'étaient les proches, ceux de chez nous en images figées ( l'épouse et l'enfant adoptée dans les bras, mais sans plus de vérité qu'une simple photo), et les amis de là-bas, les Aznavour, les Bruhel, les chanteurs-acteurs-comédiens, regroupés là-bas parce que l'hiver y est plus doux que chez nous, et on nous les montre parce qu'ils se montrent (ils pullulent eux aussi dès qu'il y a des rumeurs, ah! le Campistron n'est pas mort pour rien! quand je vous le dis...), mais que savent-ils de la vérité? rien du tout! On nous montre aussi, histoire de nous faire voyager entre les deux continents, le déplacement du fils, lui aussi ignare de la vérité vraie, vivant sur des on-dits remontant à de vieilles lunes. Comment voulez-vous qu'on se fasse une opinion, nous, alors que la famille, le fils, les proches sont dans les ténèbres? Qu'on nous donne des nouvelles, enfin zut! mais qu'on nous donne des nouvelles! Et j'entends bien : des nouvelles valables, pas ces ragots ces voeux pieux ces estimations ces prières, non, des vraies nouvelles marquées au fer de la vérité. Autrement dit : des bulletins de santé! C'est ça qu'on veut par ici, c'est ça qu'on réclame! Du vrai, de l'authentique, du certifié! Et signé de médecins valables, quoi, pas de l'un de ces charlatans comme il en pullule chez nous (Ah! Campistron...) et qui se battent contre des cagoulards comme au temps des décrets-lois de 34 (je parie qu'il n'y aura guère d'entre vous qui comprendront ça, les cagoulards, 34, le 6 février, tant pis, on en parlera une autre fois, pour l'instant l'angoisse règne, on est juste avant Noël, pourvu qu'on n'ait pas un mauvais bulletin de santé dans nos petits souliers...). Je vous expédie ça en vitesse, mes belins-belines, afin que vous partagiez mon anxiété. Je clos ce billet, je vais guetter d'heure en heure si enfin un bulletin de santé n'arrive pas d'Outre-Atlantique, si par hasard vous aviez un tuyau imminent n'hésitez pas à me téléphoner, vous savez bien comme on doit se soutenir dans l'affliction et le malheur. N'en parlez pas à vos chats, ils sont si sensibles les chats, ils se désoleraient sans doute pour rien, il sera bien temps de les informer si le pire doit nous tomber dessus. A demain!

                                                                         Lucette DESVIGNES.
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12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 10:08
     D'entrée on pourrait croire à une redondance. Qui'est-ce qu'une star en effet, sinon une étoile? et qu'est-ce que la fonction d'une étoile, sinon d'illuminer? A regarder un ciel d'été, dans les régions où il n'y a pas trop de fumées d'usines pour vous empêcher de voir la Voie Lactée, vous pouvez constater qu'elles font leur possible pour fonctionner comme c'était prévu le septième jour de la Sainte Semaine, celui du repos, une fois toutes les guirlandes allumées : à savoir, que chacune ne peut pas grand-chose pour l'illumination de l'univers, mais que du moins elle s'efforce de clignoter comme les tout premiers clignotants de  4 chevaux, bravement, quoi. C'est l'ensemble de tous ces efforts qui nous donne l'éclairement céleste, même si chaque étoile s'imagine que sans elle le monde serait plongé dans les ténèbres , et pourquoi pas dans les ténèbres de l'obscurantisme? C'est cette leçon des ténèbres redoutées et menaçantes pour notre culture que nous brandissent les célébrités de la voix et du micro amplificateur indispensable : c'est pourquoi à l'annonce de la disparition possible de l'une ou l'autre d'entre elles tout le monde s'affole. Communiqués officiels, vues des portes d'entrée de la clinique où les choses se passent, vue extérieure de la fenêtre de la chambre d'hôpital derrière laquelle le patient attend d'être rendu à la vie (s'il est dans le coma) ou à la vie civile (s'il est sorti du coma), bulletins de santé qui se veulent rassurants en pensant à ces foules dans la détresse attendant la bonne parole, premières photos   dès la sortie autorisée, bref on ne nous laisse rien ignorer des phases du processus qui va nous le rendre. Mais la vie d'une star n'est pas qu'un long fleuve tranquille, et par-delà les interventions médicales ou chirurgicales (surtout celles-ci, bou diou! quand on taille dans la chair faut savoir refermer à bon escient) il y a tant de traquenards qui la guettent! Rien ne se passe pour elle comme ça se passerait pour vous ou pour moi,  qu'est-ce que vous croyez?). Et les exemples pullulent, presque comme le Campistron (voir supra). Ainsi n'avons-nous pas eu cet amphigouri autour de Michael Jackson (ça m'a donné l'occasion de le voir posthumement, ça ne m'était jamais arrivé de son vivant) où son médecin finit par être impliqué pour ses insuffisances et ses faiblesses? N'avons-nous pas en ce moment même ce début d'amphigouri (mais attendez un peu les semaines à venir! Y faut le temps que ça chauffe, et croyez-moi ça va chauffer, nom d'un petit bonhomme!) où déjà se brandissent et s'opposent les réputations, les dossiers, les implications de la justice, les mouvements de manches des avocats avant même la grande représentation officielle, les manières des rabats d'opiner   dignement mais fermement comme opinent les mitres d'évêques au rythme des respirations quand les messes se font trop longues? Nous n'avons encore rien vu, mais la famille déjà a sorti toutes ses griffes, elle a oublié qu'elle avait choisi expressément cette clinique, cet homme de l'art,   elle transporte toutes ses billes outre-Atlantique (et même bien plus à l'ouest encore puisqu'elles sont maintenant au bord du Pacifique), on parle de massacre sans l'avoir prononcé, c'est les Yankees de l'ouest qui ont levé le lièvre, du coup avant d'être sûr que le coma va s'en mêler on le provoque, et même deux fois de suite pour être sûr, c'est un beau lever de rideau que la semaine suivante nous prépare, tous les ingrédients d'un beau spectacle sont là, ne manquez rien de la chose demain où, repos sabbatique oblige, je ne serai point là pour vous guider dans vos réflexions sur le monde.
                                                                                       Lucette DESVIGNES.
                                              
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 13:20
     Que de questions restent sans réponse! Je ne veux pas ici faire allusion aux interrogations qui ont depuis les origines de la réflexion dans les crânes des humanoïdes, associés ou non, secoué d'irritation ou de vague à l'âme les civilisations qui se sont succédé sur cette planète. Moins philosophiquement peut-être (est-ce dommage, après tout?) je voudrais faire référence aux innombrables pièges posés aux candidats en piste pour gagner des millions. Non que je les suive, ces émissions racoleuses, pauvre de moi, que non pas! Mais je crois constater que sous une forme ou sous une autre elles ont envahi les chaînes, et au passage, selon la chance d'un zapping énergique (qui ne laisse guère le temps de la flânerie) j'aperçois de superbes idioties, de ces questions qui vous laissent sur le flanc à force non de recherche culturelle mais bien de niaiserie. Cela me rappelle le type de questionnement du manuel du parfait soldat : "De quoi sont les pieds?" (à cela une mère de famille ne saurait que répondre, mais tout biffin bien élevé dans la discipline faisant la force des armées vous répondra du tac au tac :" Les pieds sont l'objet de soins attentifs". C'est de cette manière qu'on vous forge une identité nationale, scrongneu- gneu! Et que les questions aient du sens, spalavieu! Et qu"o'n sache y répondre, jarnicoton!  Et sans attendre, vertuchou!). Ouf! après quelques jurons de ce calibre on se sent mieux, on peut donc abandonner le contexte militaire et aborder aux rives de la culture littéraire. Par exemple je rêve qu'on puisse demander quelque jour à un concurrent apprenti-richard, pour 20 euros si on ne banque pas, ou pour les millions promis qui semblent tellement à portée de mains, une question comme "Qu'est-ce qui pullule sur le Racine mort?". Chouette question, pas, mes belins-belines? Et finaude, hein? Cherchez pas, vous trouverez pas, heureusement pour vous que je suis là. Vous donnez votre langue au chat? Eh ben c'est le Campistron. Vous pourrez feuilleter le Nouveau Petit Larousse Illustré, vous le trouverez aux noms propres tout de même,   ne vous obstinez pas entre cambodgien et camping,  il n'est pas là. Mais il est bien dans le NPLI, même que Hugo disait avec son autorité de pape de l'alexandrin : "Sur le Racine mort, le Campistron pullule".  Et toc! Ne tentez pas de me prendre en défaut, je ne me sers que d'instruments bien affûtés. Le tout est, comme toujours, affaire de contexte. Toute chose dite ou faite doit y être rapportée, ou sinon vous courez au devant d'un tas de déboires. Ainsi, avec ces deux vers "Tombe en soie et velours la pourpre de la nuit / Il fait seul" - vous avez une belle image poétique du soir qui tombe et de la solitude qui s'installe. Changez le contexte par suppression du premier vers, et vous avez l'exclamation orgueilleuse de la jeune mère dont le petit garçon se passe d'aide pour son hygiène quotidienne. Le contexte, le contexte, vous dis-je - c'est aussi essentiel pour nous que le poumon pour la Toinette de Molière. Passez bien le mot aux minous, qu'ils ne se sentent pas trop privés de nos entretiens. A demain, veille du dimanche-relâche.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 15:30
On ne met pas ma charrue avant les boeufs : avant la noce il y a l'enterrement de la vie de garçon pour le marié (ou la soirée entre filles pour les créatures) et le lendemain il y a la noce, rien de plus simple. On pouirrait croire que tout va se passer sans encombre, eh bien non!C"est l'astuce de la vis dramatica de mon soap préféré que de multiplier les occasions de suspense. J'ai déjà assisté, il y a plusieurs années (mais ne savez-vous pas que je suis d'une exemplaire fidélité?) à un mariage dans une maison de retraite, où le fils intervenait avec brutalité; j'en ai vu un autre où, en pleine séance à l'église, un amoureux éconduit protestait publiquement, étalant la vie secrète de la mariée lorsque le célébrant invitait à haute et intelligible voix quiconque connaissait un empêchement à ces noces "à se faire entendre ou à se taire à jamais"; quand la mariée s'évanouit et que l'amoureux qui s'est fortifié au whisky dans ses intentions de  troubler la fête grimpe au niveau de l'orgue pour échapper à ses poursuivants, ça constitue tout de même de l'événement inattendu, même si on connaissait tout de la vie secrète de la mariée. Hier il y avait cumul des causes de suspens : d'abord, la jaguar préparée pour les mariés avec tous ses rubans et ses fleurs menace d'être reprise par le propriétaire dont la facture n'a jamais été réglée par le loueur de voitures; elle ne doit son salut qu'à se cacher dans une rue avoisinante. Ensuite, l'ex de la mariée, le repris de justice qui ne se console pas qu'elle ait divorcé, en cavale pour l'occasion, traîne depuis deux jours dans les parages sa mine patibulaire et ses menaces à peine voilées : il croit en effet que le marié a tué sa première femme et veut le dénoncer en pleine cérémonie, or pas le temps! le marié l'étrangle dans sa voiture (pas la jaguar, naturellement) avec son noeud papillon (je n'invente pas : on assiste à la préparation de l'engin, au fonctionnement de la technique, au résultat final) puis le roule dans un tapis (je ne saurais vous dire d'où il est sorti celui-là, mais le corps a proprement été roulé dans le tapis et ficelé avec des cordelettes comme, chez nous, un rôti de dindonneau farci aux pruneaux. On se demande aussi comment personne n'a rien pu voir de cette chorégraphie à proximité du marché en plein air qui grouille de monde habituellement  : il est vrai que chacun des petits marchands se préparait pour assister au mariage, ils sont tous de noce, les commerces sont fermés. Bref le tapis est fourré dans le coffre sans difficulté (une jag, ça a les épaules larges) et le marié, à qui un voisin obligeant a prêté son noeud papillon, peut se rendre à l'église où le cheur des fidèles noires baptistes donne déjà de la voix. Tout baigne, mais il y a un gros chien, un trop gros trou pour un petit arbre à planter en mémoire de la première femme du marié par le fils inconsolable, de la terre sur la chemise du marié... Bref, je vais trembler d'excitation jusqu'à demain où l'épisode à venir calmera peut-être mes angoisses. Heureux êtes-vous de ne point connaître la soumission à la drogue! A demain, on tâchera de travailler sur le théâtre.
                                                                                     Lucette DESVIGNES.
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 09:45
     A dire le vrai, je ne sais pas à quoi un chat échaudé peut ressembler, et franchement j'aime mieux ne pas l'imaginer. Mais je fais référence au dicton, selon lequel une fois le contact de l'eau chaude passé dans son expérience il se met à se méfier même de l'eau froide.Je reprends cette sagesse expérimentale à mon compte : j'ai tellement souffert des dysfonctionnements de mon internet personnel (à croire qu'il m'"en voulait spécialement, cet invisible zozo, en dépit de toutes les admonestations explicatives, "Mais non, ça arrive à tout le monde, Faut pas vous croire persécutée, Entre Club Internet et SFR faut des aménagements, de la patience, Et puis là, dites donc, c'est bien vous qui avez fait une grosse boulette, vous êtes comme les mauvais ouvriers qui se plaignent de leurs outils au lieu de commencer par balayer devant leur porte" etc. etc.).oui, j'ai tellement souffert que je me méfie. De tout. De Word, même. Si bien qu'après avoir cru découvrir une recette miracle pour mon blog, à savoir l'écrire à l'avance sur Word puis grâce à copier-coller transférer en due et bonne place le texte qui doit vous instruire et vous charmer, mes belins-belines, j'ai dû déchanter, tant j'ai passé de fois à n'obtenir que le titre, ou à l'obtenir en kyrielle - à y perdre mon Latin, c'est tout dire et vous voyez maintenant ce que ça peut signifier pour moi. Ceci pour expliquer,  sans doute tardivement, les heures indues auxquelles vous parviennent mes messages d'amitié, parfois en toute dernière minute des horaires décents parce que je bataille depuis la matinée pour me faire entendre et respecter. Je vous assure qu'à la tête d'un bataillon d'étudiants dans les pires convulsions de mai 68 je n'ai jamais eu autant de mal - mais il faut dire que j'étais avec eux, du même côté oui-da, et c'était seulement leur fumée de cigarettes ou de pipes qui m'incommodait, c'était une vraie tabagie, comme on dit au Québec pour désigner un bureau de tabac (il y en a comme cela en réserve, des perles : Magasiner en toute tranquillité, Les hommes d'un côté les créatures de l'autre, La paire de claques - en caoutchouc - offerte pour l'achat d'une paire de chaussures... On s'y lancera un jour, c'est une de mes promesses, faites-moi confiance. Oui, je sais bien, vous ne me croyez pas, mais un de ces quatre matins vous serez tout surpris de vous trouver plongés dans du vocabulaire rigolo tout simplement parce qu'il a traversé l'Atlantique il y a plus de deux siècles. Faites passer l'information à vos chats,  please! A demain.


                                                                        Lucette DESVIGNES.
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