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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 11:31

          Non,  mes belins-belines, aujourd'hui encore c'est pas la gloire... Un peu mieux qu'hier toutefois : j'ai pu me lever, je me suis même fait cuire une tournée de pommes au beurre dont l'odeur ragaillardit jusqu'à mes chats, bref ça va petitement, ça va claudiquant - on fait aller tout de même. Et rassurez-vous, ça n'est pas la grosse grippe dont on nous a menacés à grands coups de masques et de désinfectants. Nos héroïques notables qui sont venus in persona se faire torturer devant nos yeux en sont restés pour leur héroïsme, et c'est même dommage que cela ne leur ait pas colloqué une de ces saloperies connexes, vous savez, un de ces dérivés des souches principales, moi j'aurais bien aimé voir chez eux des développements inattendus. Tant pis...Mais on les reverra sans attendre : l'héroïsme, le sacrifice personnel, le bien du peuple toujours devant les yeux, quand on a ça dans le sang c'est comme une vocation, ça ne peut pas s'éradiquer rien qu'en soufflant dessus. Et pour ça on peut être tranquilles : on est bien gâtés avec ceux -là (vous ne les avez pas entendu chanter en choeur, il y a quelques semaines de ça? Oh mignons tout plein, tout joyeux, on aurait dit une troupe de gentils scouts préparant un spectacle pour feu de camp - des vrais artistes, je vous dis... Et une harmonie, une connivence, une gaieté collective! Je suis sîre que si vous les aviez vus et entendus, vous n'auriez pas eu de réticence à commencer l'année, vous saviez de source sûre que votre avenir était entre bonnes mains, puisqu'au milieu de la crise ils pouvaient chanter d'aussi bon coeur). Tiens, ça m'a fait du bien d'évoquer ce spectacle, en vérité je l'avais plus ou moins oublié, et c'était un grand tort. Voilà que ça me redonne de l'espoir en l'avenir, vous allez voir avec quelle vitesse je vais me remettre. D'ici à ce moment béni (oui, oui!) portez-vous bien tous, je ne concentre pour vous. Soignez bien vos minets.

 

 

                                                                                                          Lucette DESVIGNES.

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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 16:42
     Oui, c'est ce qu'on dit - avec éventuellement un petit geste d'indifférence - quand on n'a pas l'esprit accrocheur. Mais moi je 'lai, c'est une justice à me rendre. Et surtout mes belins-belines, comment me passer de vous une seule journée? Donc, aujourd'hui où je n'ai pas les idées claires (en vérité ce matin j'étais une pauvre chose au fond de mon lit et je me lève seulement pour vous envoyer un  petit geste d'affection), je vous dis où j'en suis : angine, forte fièvre, pas de force, annulation de tout ce que j'avais à mon agenda . Je tiens à vous préciser que mes jours ne sont pas en danger,   afin que vous ne vous tracassiez pas inutilement. Naturellement, je n'ai pas l'esprit à mon avantage, je ne vous en ferai donc pas sur ma lancée une de ces démonstrations éclatantes dont j'ai le secret, mais on retrouvera tout ça dès le début de ma convalescence, demain sans doute. Soyez bien gentils avec vos chats, les miens s'éparpillent tout autour de moi en couronne dans le lit, je n'ai pas besoin d'eux pour avoir trop chaud déjà, mais je m'en voudrais de les chasser. D'ailleurs pendant que je vous tape ce petit mot, il y a toute chance pour qu'ils aient complètement investi la surface habitable, je vais avoir du mal à me réintégrer. N'en parlez pas à Hortefeux surtout, des fois qu'il veuille intervenir.

                                                                                          Lucette DESVIGNES.
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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 09:44
     Je vous ai déjà parlé de l'intérêt que présente pour moi toute espèce de forme dramatique, que ce soit dans le roman, la nouvelle, le théâtre bien entendu, le cinéma ou la télé dans ses diverses hypostases. Un intérêt de spécialiste manifestement : au-delà de l'intérêt tout court que peut espérer ressentir le spectateur Lambda (et que je ressens aussi au premier degré, ne vous y trompez pas) il y a cette envie de découvrir les agencements, de démonter les rouages, de voir de près comment les choses sont boutiquées pour faire avancer la machine. Souvent le jeu n'en vaut pas la chancelle - faut-il qu'ici je vous rappelle mon aversion pour le théâtre du boulevard genre fourniture intellectuelle au Troisième Age déjà un peu dépassé et si facile à satisfaire (les tics de scène des Le Poullain, Arditi, Mercadier ou Galabru suffisant presque à eux tout seuls à garantir l'hilarité continue de la salle)? Or je vais encore une fois (sans préjuger naturellement des autres éventuelles possibilités que, comptez sur moi, je ne laisserai pas perdre) vous reparler de cette interrogation polyvalente, comme on dit si bien, autour de l'assassinat du vilain bonhomme dans le pub victorien qu'il venait de récupérer. On n'a encore pas avancé (depuis le soir de Noël, tout de même... mais on nous avait prévenus que l'enquête serait longue et difficile) dans la voie de la clarté, tous les suspects sont restés à peu près équivalents dans l'estimation qu'on peut se faire de leur crime si c'est eux, et déjà vous vous rappelez sans doute comme c'était compliqué, à cause des divorces, remariages, enfants de l'amour divers qui donnaient à chacun un motif plus que valable d'avoir fait le coup. Hier soir, ah mes belins-belines, quel coup de théâtre! Voilà que la deuxième ex-épouse du bonhomme, qui l'avait quitté il y a 21 ans en abandonnant ses deux filles dont l'une à 14 ans était déjà enceinte - faut le faire - réapparaît pour les funérailles mais surtout pour attaquer le testament, car - tenez-vous bien - elle était partie parce qu'elle était enceinte (de qui? bonne question) et il semble que réapparaisse ce fils dont personne n'avait entendu parler. Vous comprendrez que je ne puisse attendre sans me dévorer l'épisode de ce soir, mais je vous le raconterai. Promis!

                                                                              Lucette DESVIGNES.
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 09:23

De quelques attitudes

 

 

            Je ne mets pas encore de titre, et ma foi ces quelques minutes accordées à la réflexion dont je peux jouir (si je rédige d’abord mon texte sur Word avant de le passer sur mon blog dès demain) me sont hautement agréables à prendre au passage. Pour autant une idée-clé ne s’impose pas plus nettement qu’en direct sur le Web. Je ne sais pas ce qu’il faudrait comme démarche intellectuelle pour pouvoir disposer à volonté d’un thème n’attendant que d’être traité pour le bonheur de tous. Et cependant je suis plongée tous ces jours dans la relecture approfondie de mon « Journal au laser », que j’aurais bien dû dès la première mouture appeler « Journal au napalm », vu qu’il ne reste pas grand-chose debout après mon passage. Tout le monde en prend pour son grade et au-delà. C’est une manière de contrarier la vision béate avec laquelle le public accueille en général les sourires de l’information toxique ou, tout aussi bien, la gravité un peu lugubre des moments de crise : quand un de nos suprêmes (et surtout d’ailleurs si c’est ZE suprême) vient nous dire que le moment est sérieux, qu’il compte sur notre compréhension à tous, sur notre sens des valeurs nationales, je ne suis pas sûre que le bon public ne se sente pas tout réconforté, « Il était rudement sérieux, hein, il n’a pas fait de promesses, ça change un peu, on va pouvoir commencer à croire qu’il va s’en occuper un peu sérieusement ». Une tonalité ou une autre, certes, mais la même disposition à croire en l’efficacité de notre pilote. Moi je rame plutôt à l’envers, ça n’est pas plus efficace que dans l’autre sens mais pas pire non plus, et je me garde une espèce de contentement à ne pas mettre de lunettes de soleil contre l’éblouissement de nos astres. Les fixer droit dans les yeux, ça n’est certes pas drôle, c’est même déprimant, mais ça vous garde paradoxalement en lucidité, en tout cas c’est comme ça que je fonctionne et j’aime assez m’avancer vent debout en luttant contre les rafales (« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, ce sont / Ceux dont un grand dessein emplit l’âme et le front »…Je vis donc intensément parce que je lutte, ça va bien, merci, et vous ?) Face à la bise on est bien obligé de se  plier en deux pour offrir moins de prise aux bourrasques, mais en revanche quel plaisir quand on se détend, quand on se relève !

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 11:16

     C'est impressionnant comme ça : pour un peu les autres croiraient que vous êtes dans les secrets des Kabalistes (abracadabra, Sésame ouvre-toi, etc.). Et pourtant ça n'est qu'un exemple de grammaire au temps où on faisait du grec en quatrième :" si tu cherches, tu trouveras", ce qui donne, traduit au plus près :" si tu chercheras, tu trouveras" - à l'époque c 'était  une découverte étonnante qu'on pût ainsi malmener les temps de verbe, Par la suite, quand on voit que les autres langues méditerranéennes ont les mêmes réflexes, on se fait tout petit. En tout cas, juste au moment où je me pressais le crâne à deux mains en serrant fort afin d'en extraire, fût-ce en purée, une vague idée de titre pour aujourd'hui, je bute sur ce terme de titre avec une surprenante récurrence : évaluation des titres du CAC40, les meilleurs titres de l'année littéraire (liste à prendre avec pincettes, suspicion et nécessité d'aller énergiquement corriger les erreurs de tir des officiels de la chose qui, avec peut-être les meilleures intentions du monde, dérapent souvent avant la fin de ladite  liste), bulletin trimestriel de l'émission "A plus d'un titre..." - tout cela se présente ce matin à mes yeux éblouis, et du même coup j'entends la voix de ma mère se plantant devant D'Astier de la Vigerie parlant hebdomadairement sur les étranges lucarnes : "A quel titre parle-t-il, celui-là? Qui l'a appelé pour nous faire part de son sentiment sur le train du monde?" (Elle pouvait se faire virulente, et je ne cherche pas trop d'où j'ai pu tirer mes envies de mordre, je crois que je sais).  Il y avait aussi, refrain de la famille, le titre d'actions "Mexican Eagle" qui était échu en partage à ma mère à la mort de ma Babouchka, l'Oncle Robert très au courant des valeurs ayant généreusement attribué aux autres les paquets de "Mexican Eagle"   en gardant pour lui, je pense, les Air Liquide. Et c'était devenu la grande plaisanterie de demander à mon père ce que le titre cotait dans son journal; le titre ne faisait que baisser, mon père s'en gaussait lui-même car il avait bien compris que mon oncle le roulait mais sa dignité ne lui permettait pas de discuter de la valeur de ces monnaies capitalistes, lui qui ne mangeait pas de ce pain-là. Il y a aussi le titre d'alcool des vins de garde et celui des "aliqueurs fortes" comme disait mon arrière-grand-mère nivernaise, le titre d'or ou d'argent dans les bijoux, les titres universitaires... Suffit : il est grand temps de tirer l'échelle. A lundi, bon dimanche, ne surmenez pas vos minets.

                                                                                                         Lucette DESVIGNES.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 12:00
     J'ai une amie marocaine, une très chère amie marocaine, qui ignore sa véritable date de naissance. On lui a un beau jour attribué le 1er janvier d'une certaine année, comme à tous les marmots d'à peu près son âge : pas de nuance, même et surtout si elle était déjà née depuis au moins un printemps et un été, peut-être même deux, voire trois... Tout ce qu'a pu lui donner sa mère comme renseignement, c'est que ce jour-là il faisait très beau, pas encore chaud comme au temps des moissons mais un beau soleil frais et agréable, et que tous les hommes de la maison et du village étaient partis. Non point de leur plein gré, mais parce qui'on les avait ramassés indistinctement, vieillards et boiteux inclus, pour aller "faire de la foule" à quelque cent cinquante kilomètres de là. Une semaine qu'ils étaient partis, ces braves, qu'on avait traînés en deux ou trois endroits sur le passage du roi avec mission de faire des sourires, d'agiter les mains, d'avoir l'air heureux. Pas question d'esquiver ce devoir de vassal : d'abord on venait les ramasser sans les prévenir, l'armée fondait sur eux comme des milans sur des poussins en promenade; ensuite, si l'un d'eux objectait que cet enlèvement allait le priver de ses journées de travail à un moment où le temps pressait dans les champs, il recevait des coups, avec la prison à la clé s'il continuait de rouspéter. On ne rouspétait plus. Et ainsi le roi pouvait s'estimer heureux de l'état florissant de son royaume : si les choses n'avaient pas été si bellement huilées, y aurait-il eu ces foules enthousiastes massées tout au long de son parcours quand il inspectait ses domaines? Pour être sûr de la beauté du décor, on n'hésitait pas à regrouper sur l'itinéraire de sa majesté des machines agricoles, des ambulances avec ambulanciers et ambulancières, une ribambelle de docteurs sous les armes et en tenue, un hôpital de campagne, tout, quoi, pour assurer à sa majesté de doux rêves. Elle faisait des promesses, mais l'air de dire "A quoi bon? Vous avez ici tout ce que vous pouvez désirer...", histoire de préparer les foules à ne pas être déçues que les promesses ne soient pas tenues (mais les foules sont au courant depuis longtemps, elles n'écoutent même plus quand on leur promet la lune). A preuve : personne ne s'était étonné de voir les ambulances et leur personnel médical reprendre la route devant les engins agricoles - batteuse, bulldozers, tracteurs, motoculteurs etc. - de manière à laisser place nette une fois les cérémonies terminées. Peut-être mon amie retrouvera-t-elle quelque élément utile en interrogeant les vieux à mémoire de son village qui faisaient partie du convoi - mais sauront-ils seulement à quel événement impérial majeur ils ont été conviés par la force, un jour de printemps agréable et frais? Je tâcherai aussi de savoir si les manifestants ont été ramenés en camion dans leurs villages ou s'ils sont revenus à pied. On ne sait jamais comment ça se passe, dans ces affaires-là. A demain.
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 18:27
     La Chine, c'est dans l'air du temps. Nouvel An chinois, beignets de crevettes, gingembre confit, esclavage traditionnel dans les arrière-boutiques du XIIIème (et ailleurs, est-ce qu'on est allé voir?, jeux olympiques, émergences politiques   économiques et internationales, vivons chinois, mangeons chinois (sauf que le chien rôti, la cervelle de singe encore palpitante et le poussin sorti de l'oeuf dans votre assiette à ingurgier sans lui permettre de pousser un seul cri laissent perplexe : pas nécessaire d'être végétarien pour prendre des nouilles quand il y en a au menu - et je ne vous conseillerais même pas les oeufs de cent ans s'ils sont portés sur la carte, vous pourriez avoir des accidents de digestion). Donc la Chine partout, tout est made in China, nous nageons en pleine chinoiserie.  Comment m'étonner alors de recevoir un commentaire chinois d'un bloggueur des plus anciens et des plus fidèles ? Imaginez-vous que c'est celui à propos duquel je vous parlais récemment d'un suspens dramatique extraordinaire : il se cache derrière un nom à trois têtes, je suppose que c'est pour sauvegarder farouchement son intimité, mais le résultat est que tel un chien assoiffé je tends la langue pour savoir ce qu'il en est en vérité, et l'autre jour j'avais émis l'espoir que dans l'intervalle du week-end il se laisserait peut-être amadouer, eh bien mes belins-belines j'en suis restée pour mes frais). Et ce commentaire n'est pas rédigé en idéogrammes mais bel et bien en Times New Roman et en français fort compréhensible, puisque même il me reprend sur un point de langue. J'en suis encore tout étourdie... comme chantait Manon en sortant de sa première diligence.  Inutile de vous préciser que discuter sur un point de langue c'est une pure jouissance, surtout que les torts ne sont pas de mon côté (ça me permet alors de plastronner comme un dindon sur une terrasse, j'adore!) . Non, cher bloggueur masqué comme Zorro, les torts ne sont point de mon côté. J'ai dit dans mon dernier papier "imaginative", eh oui! et ce n'était pas l'imaginaire, quelle que soit la délicatesse avec laquelle vous suggérez votre interpétation. L'imaginaire, c'est un peu trop critique littéraire du XXème siècle. J'avais, moi, choisi de parler de l'imaginative, terme certes un peu vieilli mais si charmant, et très présent dans la comédie du XVIIIème (" Remue un peu, Crispin, ton imaginative"...Et c'est du bon faiseur, puisque c'est du Marivaux, même dans sa première pièce bien oubliée). Voilà, mon cher ami; tout est remis en place. C'était adorablement chinois, tout ça! Ne vous retenez pas à la prochaine de vos envies... Mes chats ont apprécié puisqu'ils savent que vous en avez aussi. A demain tout le monde!


                                                                                          Lucette DESVIGNES.
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 10:47
     D'après les réactions enregistrées hier (merci les braves! merci les courageux!) je crois que je peux encore aujourd'hui continuer sur le chapitre de la pub. Certes il y en a (en cherchant bien) qu'on peut se rappeler avec plaisir, voire émotion : celle des deux correspondants qui entre la grande muraille de Chine et le bord de mer méditerranéen se passent le soleil au téléphone, c'était une de mes préférées, avec celle de la banque populaire, je crois, qui montrait superbement le parcours de populations primitves depuis la forêt où elles se fabriquaient un bateau jusqu'à la traversée de l'océan et l'arrivée en triomphe à la banque populaire qui leur avait permis cet exploit - teintes, idée, effets de brume, tout était splendide, et la musique qui l'accompagnait (celle-ci conservée pour la pub de la même firme, mais selon un schéma différent qui me laisse bien indifférente), était à l'avenant. Il y a eu aussi, fleuron de la Clio, les pub aux scénarios assortis bâtis sur cette idée étincelante qu'elle était trop peu chère pour se faire acheter par les snobs : en Russie sur fond de décor aussi succulent qu'évocateur, mais surtout en Arabie où le cheikh refusait à son fils (tout grêlé de variole comme il se doit) de rouler en Clio "pas assez chère", avec la musique de "Laurence d'Arabie" pour faire couleur locale... Ce sont là de petits bijoux, trop rares même si, à l'époque, ils ont été largement diffusés..A part cela, le nombre de clips à propos desquels on se demande s'ils concernent du parfum, de la saucisse, des nouilles, des produits pour les cheveux ou le meilleur des détergents (mon mari et moi nous pariions, celui qui disait à l'aveuglette "c'est une voiture" avait toutes les chances de gagner) était impressionnant. Il a d'ailleurs permis à la signification finale de défier toute logique, histoire de faire travailler l'imaginative du public au lieu de lui servir les plats tout cuits. Je retiens pour excellente une pub qui m'a longtemps médusée parce que muette, et enthousiasmée quand on m'en a donné l'explication : on voit un quartier urbain d'en haut, une mercédès se pointe (je crois que c'était une mercédès, corrigez-moi si je me trompe, Saint-Cyr doit bien avoir des lumières sur la question) telle un tigre, et toutes les autres tires se précipitent dans leurs garages en tremblant de peur, comme autant de souris réfugiées dans leurs trous : le tigre n'a rien dit, il lui a suffi de se montrer... On déplore que l'intelligence des concepteurs soit si rarement employée, au profit de banalités impossibles à démarquer l'es unes des autres et qui feraient se détourner la meilleure des bonnes volontés publivores. A demain, on va peut-être pouvoir passer à autre chose.

                                                                                            Lucette DESVIGNES.
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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 13:08
     Je me demande si vraiment, avant la guerre (pas celle de Cent Ans, seulement l'une de celles qui ont suivi), on aurait bien compris l'idée même de publicité. Certes il y avait les agences de publicité - Jean Mineur et consorts, on les voyait au cinéma, mais cela renvoyait à tout un domaine de tractations pour industriels dont le vulgum pecus était absent. On parlait plutôt de réclame, et c'était automatiquement accolé à une remise sur le prix ou à une "occasion à profiter" dont la formule non grammaticale faisait grincer les dents de ma mère. "En réclame", cela certes indiquait que le prix avait consenti de lui-même à des sacrifices, mais il flottait en même temps sur le mot une vague odeur de dépréciation qui pour certains difficiles fonctionnait presque comme la dissuasion. Je me rappelle encore l'étroit champ de la pub réservé au cinéma à la toile fixe de l'entr'acte, avec sa quinzaine de rectangles affectés chacun à son produit, donc avec sa quinzaine d'inscriptions se résumant souvent aux coordonnées de la maison de commerce qu'on nous laissait longuement le temps de déchiffrer (si on tenait à savourer, il y avait pour ça les esquimaux chocolats glacés des ouvreuses) et la toile ne se roulait pour disparaître à nos yeux éblouis qu'une fois la vente des friandises "spécial cinoche" dûment effectuée. C'est après la guerre (voir plus haut) que la pub a commencé à s'imposer, d'abord dans le cadre du spectacle puis, la télévision  introduisant dans chaque foyer son spectacle permanent, sur le petit écran. Les agences se mirent à rivaliser d'idées, en prêtant d'ailleurs grande attention aux variétés de public, et le public des gastronomes en culotte courte par exemple devenait spécialement sollicité : petit fromage à manger sans faim ou purée mousseline qui vous fait grandir, très vite s'imposait le petit scénario qui garantissait l'intérêt. La réussite absolue était réservée aux pub qui intéressaient à la fois les enfants et les (grands)-parents, et on a pu assister à une débauche de scénarios plus ou moins réussis que d'une programmation à l'autre le public publivore guettait en famille avec délectation. L'esthétisme de certaines banques, fidèles à leur choix musical comme à leur style de présentation, m'a personnellement procuré de fréquentes et apaisantes secondes de plaisir, tandis que la banalité satisfaite d'elle-même de la plupart des pub - criardes, vulgaires, sans goût, sottes sans rémission possible (vous n'avez pas aimé le femme du monde rentrée de l'opéra qui en tenue de soirée se met à laver par terre sans dommage pour sa robe parce qu'elle a choisi la bonne marque de détergent et de balai? ou qui descend son sac à ordures sans problème non plus parce que c'est le modèle pour femmes du monde?). Vous pourriez m'en donner mille exemples concordants. Je vous en citerai quelques-un demain, il y en a qui méritent d'être applaudis, mais il faut bien chercher.

                                                                                              Lucette DESVIGNES.
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 10:08

     Vivre sans la pub, on sait bien que les différentes chaînes de télé en sont incapables. C'est pour cela que, même des chaînes qui se voulaient "sérieuses", information sans variétés, doctes spécialistes sans amuseurs, nourriture pour la bourse sinon toujours pour l'esprit, bref des chaînes où la pub était réduite à son minimum (fallait quand même ce qu'y fallait) se sont mises à mutiplier les astuces pour multiplier ce capital-provende sans déroger aux règles limitatives des cahiers des charges. C'est ainsi    qu'au lieu de faire suivre les nouvelles par une émission de discussion (ça va jamais très loin, vous savez, mais y a des gens qui font semblant de ne pas penser pareil, ça vous donne des illusions de liberté d'opinion), on vous passe de la pub, puis on vous annonce l'émission, puis on vous repasse de la pub, on vous annon ce ce qui va suivre, re-pub etc. Cette manière de saucissonner pub et programmes sans en avoir l'air a tout de même un avantage sur le système américain, qui vous sandwiche allègrement un polar un peu fumeux dans ses données de départ en morceaux de plus en plus nombreux et de plus en plus rapprochés pour permettre à de plus en plus de pub de s'insérer entre eux. Résultat : vous atteignez la fin du polar en ayant oublié depuis belle lurette quelle était l'énigme, qui faisait figure de goddy ou de baddy, qui était mort (si par hasard le film comprend un ou deux flashes back, vous vous ne comprenez plus rien du tout) et il y a fort à parier qu'entre divers bâillements de plus en plus prononcés et rapprochés vous loupez la toute fin en ayant décroché une ou deux stations trop tôt. Certes nous n'en sommes encore tout à fait à ce degré de mépris absolu du public, mais nous y venons à grands pas. Je me demande d'ailleurs en quoi la pub sur les voitures peut être efficace, puisque non seulement elles se succèdent sans discontinuité (vous ne savez plus s'il s'agit d'une Citroën, d'une Fiat, d'une Chrysler ou d'une Ford, les qualités se mélangent, les prix aussi, les formes et les couleurs c'est pareil et vous confondez vite leurs noms individuels), mais encore elles n'ont aucune originalité dans la présentation - seules celles qui se déguillemanchent pour vous exhiber toutes leurs pièces en détaché avant de leur faire réintégrer d'un coup de pouce leur enveloppe extérieure ont quelque allure pour retenir votre attention (et pour autant ce n'est pas cette capacité de désarticulation puis de remise en place que vous désirez  avoir dans l'auto de votre choix). Donc la pub est indispensable pour le commerce, CQFD. L'est-elle pour le consommateur? On se le demande parfois. Sans doute cela mériterait-il un examen un peu plus poussé - demain peut-être? Pourquoi pas, se non piove e se non tira vento (s'il ne pleut pas et s'il n'y a pas de vent)?

                                                                                    Lucette DESVIGNES.

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