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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 12:53
     J"'ai réfléchi par la suite (car, ne vous y trompez pas mes belins-belines, une fois que je vous ai expédié ma provende, j'y repense, je la jauge - mieux vaut tard que jamais - et j'essaie de deviner ce que vous allez en dire, la supputation se terminant souvent par mon oreille basse et mes                     sentiments de frustration, "J'aurais dû...", "Ils n'aiment peut-être guère...", "Une autre fois il faudra...", bref, vous le voyez, j'ai le sens de mes responsabilités) qu'il me restait encore d'autres clés à vous soumettre pour la résolution de l'énigme du pub victorien. Le fils - quarante carats bien pesés - a été dépossédé de son garage par le corps mort quand le défunt était en vie, c'est un faible mais aussi un violent surtout quand il a bu (ce qui était le cas, comme par hasard, en cette soirée de Noël tumultueuse), il a donc de bonnes chances pour ne pas apparaître blanc comme neige.Et du côté mobsters, le dénommé Jack, tantôt bras droit et disciple du corps défunt, tantôt ruant dans les brancards contre les missions que le défunt lui imposait, a toutes ses chances de porter le chapeau quelque jour. Je vous en rajoute une louche? Deux des trois filles ont trouvé le corps, mais on les a trouvées, elles, les mains pleines de sang ( o bloody hands! dirait Shakespeare). Alors? ... J'en suis là, mais vous aussi vous aurez de quoi attendre l'évolution des choses,  et nous tâcherons d'attendre de conserve sans trop d'impatience. Vu les bobines dont l'épisode a  doté la police - les gros bougons peu finauds, la sergent(e) qui ne s'en laisse pas conter, l'inspecteur qui ne dit rien mais pense très fort, ça se voit - il va y avoir des fausses pistes, des arrestations suivies de libération : on a déjà vu ce schéma pour une des filles aujourd'hui, et vraiment, d'ici à ce que tous les suspects y soient passés - soupçons, arrestations, dépositions, enquête, interrogations des voisins, remise en liberté etc. - je nous vois bien arriver à Carnaval.(De nouveau, une parenthèse s'impose,de linguistique ou de sociologie : Carnaval, pour les Chalonnais de ma génération, c'était le jalon indispensable entre le Jour de l'An et Pâques, manèges, fête foraine, élection des Reines pour le Mardi-Gras, défilés des chars, bataille de confetti,  Sa Majesté Carnaval finalement déchue jetée en Saône après qu'on lui ait mis le feu au derrière...Et bien sûr les Gôniots, superbes gueux, joyeuse racaille. Je sais bien que maintenant le terme Carnaval est rayé du calendrier scolaire, ça s'appelle neige de printemps, comme si tout le monde pouvait pendant quinze jours se payer les stations de montagne et le fourniment   sportif, mais les dates coïncident parfaitement, ça revient donc à dire  que d'ici à six semaines il y aura eu des hauts et des bas dans le suspense et que toutefois on se sera tout doucement acheminés vers la désignation du coupable. Je ne vous en parlerai pas tous les jours, promis juré. Je commencerai dès demain par ... autre chose, vous verrez bien!

                                                                                      Lucette DESVIGNES.
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 10:50

 

     Oui, je sais bien, je vous ai promis de la dégustation de mots savoureux. Bien d'accord! mais laissez-moi tout de même le temps de me retourner. J'ai des tas de choses dans ma tête, et c'est sûr qu'il y a vous, mes belins-belines, mais vous n'êtes pas tout seuls : c'est déjà bien beau que je vous compte dans mes priorités, ne vous plaignez pas,  ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors... Pour aujourd'hui, laissez-moi me concentrer sur le dernier épisode de mon soap favori, ces Eastenders du quartier d'Albert Square, avec ces maisons aux logements tous semblables par la disposition et, presque, la décoration passe-partout. Ne criez pas à l'égoïsme : si je vous en parle, c'est bien que j'espère en tirer quelque enseignement  pour vous, car le fameux intérêt dramatique déjà mentionné et analysé s'illustre ici de manière spéciale. Imaginez un corps d'homme gisant sur le plancher du pub dédié à la vieille reine Victoria,   ce pub objet de toutes les convoitises depuis toujours mais de convoitises évidentes depuis quelques semaines. A côté du corps recroquevillé et bien mort (past redemption, même : c'était un drôle de salaud, ce bonhomme), le buste de ladite  reine, en bronze peut-être, un peu cabossé   sur le côté et orné de cheveux et de sang (les deux choses adventices : au départ le buste ne comportait aucune de ces additions). S'il n'y avait que ça, ce serait simple. Mais: 1) le mari de la jeune femme enceinte qui dans les larmes révèle qu'elle a été violée par le corps quand il était en vie porte à la main droite d'étranges marques sanglantes mal nettoyées - 2) la prostituée du coin, intrigante et bouffant à tous les râteliers, qui a été virée du pub dont le corps encore en vie avait pris possesssion avec fracas, a juré de se venger; elle a même lacéré un portrait du corps en train de sourire et manipulé avec fureur un poignard servant benoîtement à ouvrir le courrier - 3) la nièce du corps quand il était en vie lui reprochait d'avoir poussé sa fille au suicide (qu'est-ce qu'il avait bien pu lui faire quand il était encore en vie?) et, tout fraîchement, l'accuse d'avoir déclenché une fausse couche en la cognant contre le b ar - 4) le neveu un peu simplet, dont on exalte le rattachement à la famille quand on a besoin  de lui (par exemple pour faire partir un essaim d'abeilles logé sour le toit) mais qu'on tient à l'écart de tous les bonheurs familiaux quand il y en a, accumule  des rancunes et des humiliations qui atteignent un plafond depuis quelques jours -  5) une espèce d'escroc bon à tout bon à rien, qui avait pris le pub en gage au cours d'une opération compliquée et avait dû tout restituer l'avant-veille du meurtre, a mis  sens dessus dessous l'appartement du corps en éparpillant les papiers pour rechercher un CD le compromettant - 6) une autre nièce du c orps défunt, égarée sur des voies tortueuses après un long séjour en prison et lui attribuant la responsabilité de la ruine de la famille, se cache derrière les haies de la place avec d'étranges regards, elle qui avait promis à sa mère éplorée de tout remettre en place... Comment voulez-vous qu'on lâche pareil scénario? De ma vie je n'ai encore vu tant de coupables possibles à la fois... Si ça n'est pas du suspense, ça,... ("Mais alors qu'est-ce que c'est?" avec la voix tendre des frères Jacques chantant le p'tit bout de la queue du chat). N'oubliez pas ce schéma, vous aurez besoin de vous y reporter quand je vous tiendrai au courant du déroulement des choses. Inutile d'en parler à vos chats, ils sont si facilement impressionnables! A demain!
                                                                                                                               Lucette DESVIGNES.
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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 10:09
     La méditation d'aujourd'hui aura quelque chose d'un peu morose, voire tristounet . J'en demande humblement pardon à mes belins-belines qui sont peut-être lancés les uns et les autres dans une phase de pleine explosion d'euphorie, les routes  enneigées, les villages bloqués, les trains retardés, les avions détournés faute de pouvoir atterrir, les gondoles vidées dans les supermarchés - plus de sel plus de sucre plus de légumes plus de fruits, encore quelques boîtes de conserves disponibles, heureusement les rayons de spiritueux sont pleins à craquer, mourons en beauté s'il le faut! - se prêtant à rigolade générale. Une méditation pas forcément en rapport avec les pénuries diverses, inquiétantes si elles se prolongent encore, de produits alimentaires de première ou autre nécessité, mais en rapport tout de même avec la grisaille ambiante : le vieillissement des populations. Je tirais les rois hier - j'ai même tiré une fève qu'une collectionneuse acharnée a récupérée avec avidité à peine avais-je l'avais-je sortie de ma bouche (la fève, et non la collectionneuse, vous m'avez bien comprise), j'ai à peine eu le temps de voir ce qu'elle représentait (la fève, derechef), une paire de petits sabots bleus blancs rouges je crois : il faut dire qu'on est bien loin des lunes, couronnes, nourrissons emmaillotés et autres rois à sceptres d'autrefois, en tirages illimités, pâlichons de toute leur porcelaine maladive, plus faciles tout de même à dissimuler dans la galette (et si on les conservait précieusement d'une année à l'autre, c'était par économie de bout de ficelle et non par souci esthétique - dans la mesure d'ailleurs où les collections de fèves contemporaines sont bien fondées sur le souci esthétique, ce dont je doute fort). Bref j'ai tiré les rois et j'ai constaté avec mélancolie - d'où la tonalité de ma méditation de la journée - que les rangs s'éclaircissaient parmi les amis regroupés à cette occasion. La grande faucheuse est passée souvent l'année dernière, et elle visait bien, elle avait même fort largement râtissé en passant bien dans les coins... Ne voir plus qu'un élément d'un ménage régulièrement présent, ne plus retrouver du tout certains couples qu'on ne retrouvait qu'à cette occasion, apprendre du même coup que les membres ne se renouvellent pas comme il le faudrait, vu les coupes sombres dues à la camarde... Ah cette tristesse des choses qui finissent parce que les gens sont eux aussi sur le chemin de l'achèvement! Laissez-moi mouiller ma petite larme, juste un petit coup à la sauvette. Demain on sera euphorique, promis juré! J'aurais honte d'avoir attristé vos minets durablement.

                                                                                                   Lucetyte DESVIGNES.
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 10:52

Jugements  esthétiques

 

            Je méditais hier – pourquoi donc ne pas vous en faire profiter aujourd’hui ? jamais trop tard pour bien faire – sur la manière dont se forgent, se transportent et s’incrustent les jugements esthétiques. Ceux par exemple sur les films. J’ai été formée dans ma jeunesse à  l’école d’un Ciné-club rigoureux, et si j’ai des lacunes c’est bien dans le cinéma contemporain, où je suis incapable de me démultiplier pour pouvoir suivre dans tous les azimuts et sur tous les continents. Mais je déplore que, sous prétexte qu’un film ait été boutiqué dans les années héroïques, entre 30 et 36 surtout, on doive automatiquement le considérer comme un chef-d’œuvre. Quand on a dit film-culte, on peut tirer l’échelle, plus personne ne peut glisser une pâle et faible objection : si vous ne suivez pas aveuglément c’est que vous ne comprenez rien à rien. Je m’insurge naturellement là contre. J’ai besoin de garder mon indépendance de jugement, et en particulier sur des navets comme cette affreuse « Silvia Scarlet » qu’on veut nous faire passer pour une perle rare à découvrir sans faute. Je l’ai vue deux fois, histoire, honnêtement, de bien revenir sur mes préjugés de la première vision ; mais, aussi honnêtement, je n’ai pu envisager une troisième vision. On peut toujours prendre la défense de Cukor en mettant au premier plan ses problèmes personnels d’identité sexuelle : ça ne fera jamais cacher le grotesque absolu de cette malheureuse Katharine Hepburn déguisée en homme, avec ses pantalons trop larges et – pire que tout ! – son nasillement traînard et haut perché qui vous perce les oreilles. Si vous la flanquez d’un Cary Grant qui n’en est encore qu’au stade clown-acrobate (il ne sait pas encore qu’il peut devenir bouleversant dans « None but the Lonely Heart ») et qui gouaille vulgairement avec des clins d’yeux malsonnants (oui ! malsonnants !), vous obtenez un des plus désolants navets de toute l’histoire du cinéma. De grâce, qu’on l’exhibe comme navet, afin de montrer ce qu’il ne faut pas faire aux réalisateurs qui cherchent encore leur voie. Mais qu’on réserve bien les termes incitatifs consacrés par la tradition aux films qui en valent la peine, ou au moins dans lesquels on peut trouver un petit quelque chose. Ici, nada nada nada. Mes chats se sont, comme moi, détournés avec accablement. A demain.

                                                                                            Lucette DESVIGNES.

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 21:45
     Vous avez encore le palais   tout assotti de l'avoir fait tant travailler tous ces temps, mes belins-belines. Tout engourdi d'une activité bienheureuse, je l'espère, et non point tout ravagé d'atroces excès qui, en plus de vous avoir démoli un organe essentiel au bonheur, vous auront certainement causé des lendemains matins qui ne chantaient pas, voire de vagues déprimes devant l'inanité de ces agapes orgiaques. Je m'en vais donc ne vous parler que de dégustations intellectuelles, elles vont ménager votre système digestif (surtout le foie et l'estomac, si sensibles dès qu'on les malmène), mais vous allez voir tout de même qu'on reste sur le même territoire, est-ce que ça n'est pas gentil de ma part de prolonger quelque peu ces périodes festives? Mieux même : de les prolonger sans danger pour votre organisme... Je voudrais vous parler ici de la dégustation des mots, de la saveur des mots si on prend bien soin de les mettre en contact avec les papilles ad hoc, c'est-à-dire faites pour ça.La saveur sucrée à la pointe de la langue, la saveur salée   dessus,  un côté pour l'acidité, un côté pour l'âcreté ... Pour l'exactitude dans la localisation des zones, il faudrait aller consulter les petits de l'école maternelle, il paraît qu'on les initie de bonne heure à ces finasseries, histoire de les empêcher de croire que le Coke light ou non soit la seule boisson possible et que la pizza soit la nourriture de base de la nation. Moi je ne sais plus, on me l'a dit mais j'ai oublié. D'ailleurs on ne m'a pas dit où se logeait la sensibilité à l'âpreté, ça n'est pas l'âcreté tout de même (rien qu'à y penser mes papilles se hérissent de toutes leurs aspérités,  ah quel bonheur d'avoir fait du latin!). Et puis il y a le moisi, et le pourri, et le fétide, tout ça avec la collaboration des papilles du nez, qui reprennent gaillardement du service quand on les sollicite de la sorte. Allons, bon! En suivant le fil de la pensée, voilà qu'on aborde à des zones nauséabondes et écoeurantes où, je le jure, je n'avais aucun dessein de vous emmener. Je voulais vous amener à goûter les mots comme on goûte un morceau de fruit, un bonbon, un bout de génoise...Jacques Lacarrière, qui était à mes côtés lors de mon entrée officielle en littérature, se disait  lui aussi un goûteur de mots. Il allait même les chercher dans les siècles oubliés, il les dépoussiérait, les remettait en forme après les avoir un peu secoués, finalement nous les offrait en partage, comme on fait passer les petits fours au cours d'un raout.  A la première occasion, mes amis, on verra ce que je pourrai faire. A lundi! Dorlotez bien vos minous.
                                                                        Lucette DESVIGNES.
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 11:24
     Je ne voudrais pas vous imaginer soupirant de lassitude voire d'énervement, mes belins-belines, avec des "N'a-t-elle pas bientôt fini de nous bassiner avec les moeurs de ces sauvages même pas fichus d'entrer dans le marché commun?". Il faut dire que parfois on se demande... mais bref je ne veux pas publier tout ce qui me passe par la tête, vous seriez tentés d'oublier toute la tendresse que j'ai pour eux depuis si longtemps, eux qui, nonobstant les   Thatcher, Major ou Tony Blair (des menteurs, des tyrans, des contempteurs de la vérité, des trafiquants tous azimuts), s'appellent toujours le peuple et aiment ou souffrent ou ont des problèmes tout comme nous. La seule différence est dans leur manière de vivre, et nous leur apparaissons sans doute comme des sauvages d'une autre espèce, avec nos cuisses de grenouilles et nos escargots. Eux c'est surtout dans le décorum qu'ils se spécialisent, et le coup d'oeil que j'ai pu avoir sur les intérieurs de toutes ces familles à l'occasion de la Xmas Tide - même architecture, même plan de logement : si on ne fait pas attention  au style des tableaux sur les murs (et nulle part rien de flashant, croyez-moi),  on pourrait croire qu'ils vivent tous dans le même appartement, et si je compte bien ceux qui m'intéressent le plus cela en fait quand même presque une bonne quarantaine, parfois il faut "mettre son bonnet à réfléchir", comme disaient les petites filles d'Outre-Manche il n'y a pas encore si longtemps, pour éviter les confusions - oui, le coup d'oeil donne quelque chose d'accablant dans la similitude de tous ces intérieurs. Et que diriez-vous si j'y ajoutais les couronnes que grands, petis, mâles et femelles se mettent gravement sur le crâne pour le    déjeuner de Noël (qu'ils appellent dîner, ça se passe vers les deux heures de l'après-midi)? Pas des couronnes dorées ouvragées comme chez nous pour le tirage de la galette, mais du papier transparent de couleur, à peine rigide pour la forme la plus primitive qui soit de la couronne, un cercle avec huit pointes... et graves comme des papes d'une maisonnée à l'autre, mangeant sans plus de manières que d'habitude quelque chose qui n'a pas vraiment l'air miraculeux, que ce soit dans les assiettes des uns ou dans celles des autres. Ils arrosent ça de Coke ou de jus d'orange, ils sont heureux comme tout. C'est cette dernière image contemporaine que j'ai eue hier, je voulais tout de suite vous en faire profiter, mais bon, d'accord, c'est fini, on va changer de disque, promis croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer. On parlera peinture demain !
                                                                                               Lucette DESVIGNES.
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 13:22
     Chez nous, c'est déjà remisé rangé des voitures oublié. Passé aux profits et pertes, rien de plus. A la rigueur, depuis que tout le monde correspond par e-mail, on évoque encore l'an nouveau avec sa cohorte de voeux à distribuer sagement aux plus méritants des amis. Vraiment rien de plus. Eh ben sur BBC Entertainment (puisque c'est comme ça qu'ils ont baptisé BBC Prime, tout récemment) Noël c'est loin d'être fini. Et ça dure, ça dure... D'abord, ça a commencé de bonne heure - mais on peut comprendre : la préparation de Noël, cadeaux festins vacances de neige, prend du temps à s'organiser et surtout se mener à bien. Et puis, comme chaque épisode est directement lié à l'actualité du quartier d'Albert Square, on pouvait trouver à peu près normale cette anticipation des célébrations terminales. Mais précisément, en vertu de ce même principe de relation étroite entre la date des personnages et votre date de vision ou la mienne, on peut s'étonner de voir encore les sapins empilés sur le marché, les serpentins pendant aux fenêtres et d'autres filigranes violines, vermillon ou vert émeraude entortillées un peu partout, sur les brancards des poussettes des mômes par exemple, sur les enseignes des commerces, sur les caddies revenant du marché. Et toujours, sur les têtes des femmes mûres comme sur celles des gamines, les andouillers de rennes, symbole de l'attente des clochettes et du traîneau rouge et vert du personnage principal. Comme serre-tête on pourrait faire plus seyant, mais surtout il faut voir que personne là-bas ne se sent ridicule d'arborer ces ramures, ni de faire irruption dans le pub victorien en costume de Joker avec ses grelots. Et pour faire des sous, les uns ou les autres se creusent les méninges. Ici on a pensé à représenter     la nativité, l'adoration des Mages, la fuite en Egypte, pour rester dans le souci plus ou moins paroissial. Les gosses voulant tous un rôle qu'on ne leur attribuait pas, les répétitions sont houleuses et interminables. Heureusement pour moi, mes belins-belines, qui ai souvent enseigné la formule de la "pantomime" londonienne, et qui m'intéresse à chaque aspect instinctivement "spectacle" de toute manifestation de masse, je vois en ressortir les grosses rigolades, chaque personnage jouant  sous son identité avec juste une paire d'ailes, ou une fausse moustache, ou pour faire Moyen-Oriental un torchon à rayures bayadères sur le crâne maintenu par un cordon de robe de chambre en cercle sur les tempes. Le refus de l'illusion est flagrant et par cela même créateur d'hilarité. Voir la Vierge Marie jouée par la simplette qui a accouché trois mois plus tôt de père inconnu, l'entendre dire à Joseph " Je ne suis qu'une humble vierge, Dieu veut me rendre mère" secoue l'assistance de     tonnerres de rires. Qu'à la suite de cette incarnation la simplette désire baptiser le bébé "Baby Jesus" en doutant tout de même de l'assentiment du prêtre, ne le cède qu'à ce caprice de la virago lesbienne qui ne veut pas être marraine, mais accepte d'être parrain de l'enfant. Je ne suis pas sûre que tous les Anglais se reconnaissent dans ces personnages... mais mes chats et moi on se marre de bons coups. 


                                                                                               Lucette DESVIGNES;
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 20:56
     Décidément, ces vaccins, ces épidémies, ces pandémies, ces chicoungougnas nous fournissent abondamment matière à spéculation. Je veux dire pour ma part, mes belins-belines, spéculation cérébrale, intellectuelle, en rapport avec l'esprit, quoi, vous comprenez bien ce que je veux dire. Mais il faut croire que pour d'autres la spéculation signifiait automatiquement et exclusivement opération juteuse sur une grande échelle. Vous imaginez ces budgets des laboratoires pondant ce vaccin - voire ces vaccins : il y a ceux à double dose et ceux à tout en un, et, dites un peu, ça n'a l'air de rien mais ça fait quand même des milliards de doses de différence selon qu'on en consomme une ou deux. Nous avons une brave femme à la tête de notre Santé, une brave dévouée, elle s'est fait vacciner devant la France entière sur Antenne 2, elle pense à tout (c'est même elle, je crois, qui avait pensé à faire mettre des masques à tous les spectateurs du stade de France). Et précisément, par association d'idées, ça me fait penser, à moi, à tous ces masques aussi qu'on a en réserve. Des milliards de masques dont personne n'a que faire, des milliards de doses de vaccins inutiles... qu'est-ce qu'on va bien faire de tout ça, même si, troublée par les chiffres dont les médias nous ont gargarisés depuis le début de la crise, je confonds les milliards et les millions - du moment que ça dépasse dix, moi je suis paumée? Combien de logements sociaux ça représente tout ça? ou même tout simplement, pour rester dans le domaine de la santé, combien de projets de recherche sur le cancer ou d'Alzheimer, combien d'aménagements d'hôpitaux en plein délabrement, combien d'augmentations pour les infirmiers qui du coup resteraient sans doute plus volontiers entre les murs de leur boutique, combien de   lits d'accueil pour les temps tueurs de pauvres gens? Ne me dites pas que ça ne vous donne pas le cafard de penser à tout ça. Cette pauvre femme si dévouée, si penseuse à tout, je l'ai vue comme je vous vois, elle disait que si elle  avait à refaire la commande de vaccins eh ben elle recommencerait. Corneille, quoi : "Je le ferais encore si j'avais à le faire". Du panache, du cran, du chien! Et nous qu'on l'accuse de favoriser les labos de profit monstrueux sur le dos des pauvres gens! Y en a vraiment qui n'ont rien d'autre à faire que de critiquer. C'est comme cette femme à la radio qui disait qu'elle voulait sa dose, que la Sécu la lui devait, qu'on venait de dire qu'il y en aurait pour tous le monde et son père, donc qu'elle exigeait de recevoir son bon de vaccination : elle a raison, totalement raison. Comment! Y en aurait déjà qu'on les aurait vaccinés les premiers, qui se seraient des fois glissés dans les files d'attente en se faisant passer pour des femmes enceintes ou des Troisième Age, et on laisserait faire au détriment de ceux qui ont le droit pour eux? J'espère que les Droits de l'Homme ne vont pas laisser tomber l'affaire. Du vacccin pour tout le monde, où est la fraternité sans ça? On pourrait même en donner trois ou quatre rations à ceux qui en veulent davantage, y a toujours de ces gros appétits, et puisqu'on a des surplus, c'est comme les surplus de l'armée américaine, vous avez pu constater comme moi qu'ils ne sont pas encore épuisés depuis si longtemps. Je vous le dis,  y faut voir sur grande échelle, les petits calculs de bas de laine, les économies de bouts de chandelle ou de tubes de dentifrice c'est dépassé, c'est obsolète comme on dit maintenant. Quiand vous vous serez fait vacciner, buvez un bon coup de rhum par-dessus, deux précautions valent mieux qu'une. Mais surtout ne faites pas vacciner vos chats.

                                                                            Lucette DESVIGNES.
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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 10:54
     Remarquez bien, mes belins-belines, le ton employé. D'abord "Allons", un peu bourru, bougonné comme un encouragement dont on sait qu'il ne sera sans doute pas bien pris, puis "au charbon!" - nouvelle incitation complémentaire : voilà, on sait qu'on va devoir travailler un tantinet. Ce n'est pas du tout le ton guilleret de "Allons dans les bois ma mignonnette! Allons dans les bois - du - roi..." qui comme chacun sait ou ne sait pas est une tendre invite à aller cueillir la violette. Or en cette période de frimas, point de violettes à l'horizon même lointain. Et au contraire, avouez, il serait temps que nous regagnassions (bravo bravo, font les otaries de cirque en s'applaudissant de leurs pattes infirmes) les chemins de l'étude, que nous nous résignassions (bravo! bravo!) à potasser un peu mieux que nous ne l'avons fait depuis quelque temps les règles de la sagesse en même temps que celles de la grammaire, que nous nous enrichissions (décevant, celui-là : on dirait qu'il lui manque une syllabe) par contact réciproque, avec moi tout de même vous donnant le ton (car en toute honnêteté, mes belins-belines, à part quelques fidèles participations qui réagissent sur un sujet ou sur un autre, qu'est-ce que la masse d'entre vous - je me plais à en imaginer toute une flopée - a trouvé comme moyen de se manifester? Nada, comme disaient les employeurs des bonnes espagnoles dans les temps anciens quand elles leur demandaient de l'augmentation). Bon, ce sont là des comptes qu'on réglera une autre fois; restons-en pour aujourd'hui à la théorie d'un enrichissement de ma philosophie par l'échange et prenons l'engagement de bien travailler dans les mois qui viennent, je vous assure qu'il en est grand temps. On pourrait prendre le cinéma comme premier sujet - pas trop ardu, facile à prendre et à reposer. Avez-vous vu l'un des premiers Joel Coen,    le grand "noir" (sans sucre, je vous le garantis) qui s'appelle "Miller's Crossing" même en français? Comme j'adore les frères Coen, je me suis vautrée dans cette troisième ou quatrième vision. J'aime y retrouver tous leurs acteurs fétiches, John Goodman, John Turturro, les complices dans ce style   si particulier, humour grinçant, noirceur comique, comique sanglant. Revoir aussi Frances McDorman en bourgeoise à boucles d'oreilles c'est rudement cocasse - on ne peut tout de même pas la voir tout le temps pataugeant dans la neige du Minnesota, enceinte jusqu'aux yeux, se servant pratiquement de son gros ventre pour résoudre les énigmes policières les plus complexes. Ah! vivement le prochain Coen à ajouter à ma collection! Pas question de les boycotter, ceux-là! Mes chats les regardent avec passion, eux aussi. Et vous?

                                                                                              Lucette DESVIGNES.
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 21:15

Vive mon ordi !

 

            Je dis ça avec le coin des lèvres un peu crispé, mes belins-belines. Depuis ce matin j’enrageais pour vous contacter – vous savez que vous êtes devenus ma drogue, tous et toutes, et que, voyant ma tendance à me consacrer à vous comme à un poison délicieux , j’ai depuis que je blogue décidé de ne plus jeter mon mérpis à la face des fumeurs impénitents : je sais ce que c’est que de ne pouvoir résister à l’appel de sa drogue favorite. Bon. Passons maintenant aux réalisations techniques. Eh ben là, mes belins-belines, c’est loin d’être aussi euphorique. Je ne pouvais pas vous contacter parce qu’un truc (je laisse aux experts le soin de mettre l’étiquette qu’il faut sur ce machin) qui s’appelle msimn-exe (je crois) m’a dit au moins vingt fois de suite qu’il a rencontré un problème et qu’il doit fermer, avec toutes ses excuses (il n’a pas ajouté ses meilleurs vœux mais il a dû oublier). Cela voulait dire que je ne pouvais pas vous expédier mes aimables propos, et je pensais avec chagrin à votre désespoir de ne rien voir venir de ma part sur vos petits écrans. J’ai donc appelé l’homme de l’art, et alors je vous assure que c’est vraiment de l’art qu’il pratique. J’en ai vu défler des choses, des lettres, des paragraphes, des ci des ça, de toutes les couleurs de toutes les graphies de tous les formats. Pas le temps de lire ce qu’ils disaient tous, mais l’homme de l’art semblait parfaitement à son affaire. Et je te nettoie ci, et je te transfère ça, et je te vide hue et je te supprime dia… De quoi en être éberluée ! Le tout pour retomber autant de fois que moi sur le même barrage. On est donc allé au fond de l’ordinateur, j’ai vu les ruches, mes belins-belines, ça m’a pas vraiment impressionnée mais c’était une chose inédite pour moi. Après m’avoir supprimé l’invitation pressante à compresser des choses précieuses (ils me font ça des fois sans m’avertir, ensuite je ne retrouve plus mes petits, mais ils m’annoncent tout fièrement qu’ils ont compressé et qu’ils m’ont sauvé - sauvé ! on croit rêver ! - deux ou trois bricoles, l’homme de l’art m’a à peu près rétabli mes circuits vitaux. J’ai eu du plaisir, tout de même, à voir dans le courrier des autres artistes qu’ils souffrent comme moi des mêmes maux (en particulier ces compressions automatiques), j’ai vu qu’ils s’échangent des tas de recettes, mais en conclusion ce sont des recettes aléatoires, j’ai donc bien compris qu’il n’y a pas rien que moi qui nage sur la toile, même si moi je me noie dans pas beaucoup d’eau. Tout ça pour vous dire à demain, tard, sans papier-cadeau pour emballer la chose, et sans même une minute pour vos chats.

 

                                                                                                                Lucette DESVIGNES .

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