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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 08:15

         Ceux qui commencent à me connaître ne seront pas étonnés d’apprendre que je me suis abstenue de me précipiter sur La Délicatesse, en application du principe selon lequel quand le public s’engoue pour un best seller il vaut mieux prendre ses distances. Ayant déjà lu, hélas, un Foenkinos, ayant même déjà entendu l’élocution hésitante, peu raffinée, souvent relâchée, de l’auteur, je ne m’attendais donc pas, en voyant dimanche soir faute d’autre chose le film tiré du livre (et par  son auteur soi-même, mes belins-belines, en entreprise familiale !), à voir du chef d’œuvre. Mais c’était du rien du tout, du débile, du minable ! Un scénario d’un banal ! … Qu’après la perte de l’être aimé on mette du temps à se retrouver vraiment disponible pour de nouvelles amours, rien de plus ordinaire (il faut voir ce que cela donne dans le magnifique Truly, Deeply, Madly de Minghella, et c’est un thème presque usé jusqu’à la corde, à moins d’une vision géniale). Que le partenaire puise dans son amour l’instinct de se rendre tout doucement indispensable, sans rien bousculer, avec toutes les renonciations possibles dans le provisoire pour mieux assurer le résultat final, rien de plus normal : c’est vraiment l’enfance de l’art. Pas besoin de faire de la délicatesse une nouvelle vertu cardinale. Et cette Audrey Tautou avec sa voix râpeuse et privée d’articulation, qui ignore tout de ce qu’on appelle la nuance… Ceux qui ont aimé le roman ont dû se pâmer d’aise devant le film – bravo…c’est se contenter de peu, et d’habitude j’aime bien les sages qui savent modérer leurs goûts, mais là, j’avoue…

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 08:11

         Du grave au frivole, de la grammaire à l’humanisme, des fleurs aux animaux, de la littérature au cinéma, je crois que nous touchons un peu à tout dans cette rubrique qui s’appelle le blog de LD. Si vous trouvez dans mes sujets des insuffisances, voire des absences, que vous désireriez voir traiter et non négliger honteusement, n’hésitez pas à me le dire, mes belins-belines : le bureau des réclamations est ouvert nuit et jour dans mon officine – une manière comme une autre de vous faire savoir que je passe des nuits blanches à tâcher de vous trouver des thèmes de discussion ou d’éducation convenables, c’est-à-dire qui vous conviennent (car pour ce qui est du convenable je me suis toujours tenue à carreau, comme on dit en vernaculaire : ma motivation profonde étant essentiellement la peur du contrôle de cette Administration invisible mais vigilante qui contrôle nos destins informatiques, j’aurais craint de voir un papier un peu trop leste supprimé sans égards).  Tenons-nous en donc strictement au classique du ton honnête dans nos entretiens : cela nous gagne la considération bienveillante des autorités d’en haut qui nous font confiance depuis longtemps. Mais oui mes agneaux, depuis longtemps ! Nous signons aujourd’hui le N°1600, le croiriez-vous ? Y en a-t-il tout de même, dans cette petite tête, pour vous prodiguer ainsi tant d’occasions quotidiennes de méditation et d’encouragement …Et vous, en avez-vous de la chance d’être tombés sur moi !

………….

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:25

Mea Culpa immédiat : Lire SHMINISTIM – merci !

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:03

         Je crois ne pas me tromper : il me semble que le pluriel hébreux est en im,

(goyim, cherubim…), ce qui supprime tout s qu’en français on est tenté de rajouter. Si je fais erreur, corrigez-moi, mes belins-belines, à mon âge j’aime encore apprendre…Donc, je vous parle ce matin des Schminitim d’Israël – le mot évoque le Schmilblick, mais le sujet est grave et je vous en parle avec admiration. Ce sont les jeunes Israëliens de classe terminale (17 à 20 ans) qui, en groupe au nombre de 50, recommencent  à leurs risques et périls l’acte d’héroïsme de leurs devanciers d’il y a deux ans, à savoir, refuser le service militaire. Dans une lettre bouleversante au Président qu’ils ont longuement mûrie, ils déclarent vouloir se désolidariser de ce que l’armée israëlienne représente pour eux aujourd’hui : la brutalité, la violence, l’incompréhension, l’illégalité puisqu’elle opère sans égards pour les Palestiniens dans les territoires occupés qu’elle cherche impunément à agrandir par toutes sortes d’exactions et de tyrannies, et qu’elle a laissé loin derrière elle sa fonction primitive qui était la protection des Israëliens : eux veulent aider au processus de paix et ne pas être complices de ce mépris éhonté des jugements du monde entier auquel Israël se heurte avec arrogance. Ils savent, ces pauvres jeunes, le calvaire qui les attend, et qui aboutira sans doute, tout simplement, à leur suppression au bout d’un emprisonnement interminable et dans les pires conditions. Ils ne croient pas que Tsahal puisse proclamer indûment la traduction hébraïque de Gott mit uns sur son ceinturon, ils sont prêts au martyre sans se faire exploser. Oui, je les admire, et je me sens du côté d’Einstien qui proclamait « Les pionniers d’un monde sans guerre sont les jeunes gens qui refusent le service militaire ». Le refuser en Israël est certainement plus courageux encore que nulle part ailleurs. 

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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 08:48

 

 

Mes belins-belines, oui, je vais vous parler de Colombe. Si j’ai publié son histoire, ce n’est pas pour la garder jalousement pour moi. Le livre est paru  avec une merveilleuse couverture, une peinture de Michel Dufour qui évoque à vous en faire frissonner les froidures d’un hiver glacial et impitoyable. Celui de 1709, vous connaissez ? Celui au cours duquel le tiers de la population française a péri de froid et de faim : il n’y en a pas eu de pire, même s’il  y en a eu d’autres malheureusement. Imaginez une serve qui naît tragiquement pendant cet hiver meurtrier : que peut-elle devenir dans sa condition exposée, au milieu de gens qui souffrent autant qu’elle de la servitude et de la misère,  avec des maîtres qui foulent aux pîeds les droits de l’homme et de la femme ? C’est qu’il faudra attendre 1789, et la nuit du 4 août, et l’abolition des privilèges, pour conquérir cette autonomîe, mais Colombe s’est révélée une femme forte qui a su personnellement s’imposer en suivant les idées de l’époque en pleine évolution. Encore un roman où l’amour commande les destins. Les lecteurs fidèles des « Mains nues » n’ont pas tous montré leur fidélité aux « Mains libres » ; je le sais, et je le regrette car c’est trop tard : Vent debout et La Brise en Poupe sont eux aussi épuisés. Alors ne loupez pas L’Histoire de Colombe : si vous aimez les grandes histoires où le destin des personnages ne peut se dissocier du courant de l’Histoire, si vous aimez vous glisser dans leur vie intérieure, oui, tout au fond, vous ne serez pas déçus. N’attendez pas que le roman soit épuisé !                                                                                                                                                                   

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 11:21

         En complément de mes considérations sur la dégradation de l’image du policier, ou du moins relevant de la même lancée, je constate que chez les Américains le FBI ou la CIA sont en perte de vitesse. Pire, même : des films de plus en plus nombreux s’arrangent pour dénoncer leurs menées secrètes, les cloisonnements entre services ou groupuscules qui peuvent causer d’énormes et meurtrières méprises auxquelles personne ne comprend rien, pas même les têtes pensantes du sommet  de la hiérarchie. Pensez aux Trois Jours du Condor pour évoquer cette fusillade aveugle de tout le personnel d’un service, puis cette chasse à l’homme qui, bien qu’initié, se débat seul sans pouvoir joindre le moindre appui, et dont l’initiative vengeresse de dénonciation publique aux journaux sera annihilée parce que la CIA a aussi des antennes dans la presse…De même manière j’ai apprécié hier cette vision pessimiste de la réalité dans Arlington Road, où l’homme qui peu à peu se doute de l’activité terroriste de ses voisins, famille unie en apparence mais préparant des destructions pharaoniques, ne réussit à convaincre personne, pas même son ami qui fait partie du FBI (et dont l’attitude d’ailleurs, plutôt glauque, paraît utiliser les déductions de l’autre comme renseignements à transmettre). Si bien que non seulement la destruction programmée d’un bâtiment symbolique de l’Etat se produit, mais l’homme y périt – et passera pour un dément ébranlé par la mort de sa femme au point de vouloir faire sauter le monde entier. Le constat d’une injustice aussi criante donne  de la valeur à ce film sans grand relief : le message se veut, désespérément, un cri d’alarme. C’est en tout cas comme tel qu’il est ressenti par le spectateur.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 08:10

         De plusieurs parts (courrier, téléphone, e-mail) on m’exprime la joie que l’on a à me lire et me relire. On me donne la liste des ouvrages qu’on a lus – et qu’on relit toujours avec le même plaisir. Comment voulez-vous que je ne me gonfle pas les plumes du  jabot, mes belins-belines ? C’est quelque chose, tout de même, que ces marques de fidélité et de plaisir du texte qu’on vous adresse sans concertation…Et cela, venant de lecteurs de la première heure – Les Nœuds d’Argile, première édition, 1981 (hé oui,  mes belins, mil neuf cent quatre vingt-un, éh oui , mes belines, réédition chez Mazarine) - ou tout aussi bien de lecteurs tout nouveaux qui avant Le Miel de l’Aube ne savent pas qu’il y a eu la grande période des sagas à diffusion nationale chez Fayard ou chez François Bourin…Et il m’est difficile de leur parler de cette période-là puisque tous les titres (sept en tout) sont épuisés, après avoir vaillamment fait leur devoir… J’y pense souvent avec mélancolie : j’en ai encore quelques exemplaires que je distribue au compte-gouttes, faute de pouvoir les distribuer à pleines charretées comme on dit dans mon cher Marivaux. Je vous assure que je le ferais, et avec élan, si c’était possible. Est-il plus grande émotion pour moi, plus grande joie, que d’établir avec un lecteur un plain-pied qui, l’espace de quelques instants,  nous permette un échange à un niveau qui laisse le quotidien des sentiments tout en bas ? Oh il faut que je vous en parle, j’ai tant à dire sur ce chapitre avant d’aller rejoindre mes ancêtres !

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 09:51

            Est-ce un juste retour des choses ? s’agit-il d’une évolution naturelle ? ou trouvons-nous automatiquement dans nos domaines de divertissement le reflet de notre civilisation qui vire si facilement au sinistre ? Toujours est-il que le personnage du policier dont il y a foule sur les écrans du monde a depuis longtemps perdu son allure flambante de héros qui devine tout et sait à merveille débusquer les coupables d’où ils se cachent, agrémentant son temps de fonction d’amours parfois compliquées où la femme fatale ne lui simplifie pas la tâche. Or il semble que tout ceci soit bien fini. Le policier, garant de l’équilibre et de la sécurité d’une société malade, a dépassé le stade des pourris à l’américaine en émergeant à ses risques et périls au sein de la corruption de ses collègues. Il est maintenant, si l’on en croit les séries nordiques en particulier, essentiellement morose, rongé de soucis (il est veuf ou divorcé, chargé de famille, avec des adolescents qui le méprisent et font le contraire de ce qu’il attend d’eux, trompé par sa femme, inquiet pour sa santé, mal défendu par ses supérieurs) – bref chaque enquête se termine dans l’amertume et non sur une note de triomphe. Les 8 épisodes de Broadchurch, programmés sur la 2 donc visibles par tout le monde, confirment  la règle : David Tennant, mal rasé, toujours mal habillé, rendu grincheux et hargneux par cette santé délabrée qui le dévore, mène son enquête à coups de malaises et d’hospitalisations auxquels il réussit à opposer une obstination farouche. En fait, la fin de l’histoire fait la lumière sur la mort de l’enfant disparu, mais je me demande si l’on ne reste pas davantage marqué par la dégradation physique du policier aux joues décharnées et au regard hanté qui réussit à mener à son terme une enquête particulièrement délicate.

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 09:41

         Je crois judicieux que ne vienne à Paris, à sa place, que la porte-parole du grand chef Raoni Kayapo : s’il venait tel qu’il commande en Amazonie, avec les attributs de son clan et les marques de son autorité, on aurait vite fait, dans cette France où l’identité dite nationale obsède les esprits jusqu’à l’obturation complète de la lucidité et du respect de l’autre, de le jeter en prison pour absence de papiers et autres infractions au code vestimentaire. J’espère qu’au moins, tout exotisme écarté, on entendra ses paroles ainsi transmises, et j’espère surtout qu’elles seront publiées vastement, répétées sur tous les médias comme on le fit récemment pour une escapade casquée à deux en mobylette de style Vespa. Il faut en effet que tout le monde entende parler de la forêt amazonienne, du danger planétaire qu’il y a à déforester soit pour installer des cultures destinées à remplacer le pétrole pour les voitures  du reste du monde, soit pour de basses et honteuses opérations commerciales, d’abord le trafic des bois, bientôt l’établissement de complexes hôteliers de superluxe pour milliardaires russes, chinois ou  américains lassés des offres actuelles pourtant bien disséminées à travers le globe. Et naturellement, cette stratégie démoniaque s’installant chez les autres entraîne l’anéantissement des habitats sacrés pour hommes et bêtes, puisque c’était un des rares îlots où la civilisation s’est conservée comme depuis l’aube des temps, sans nuire à qui que ce soit, sans autre désir que rester sur son sol pour y mourir. Voilà un argument qui pourra éventuellement laisser de marbre tant de lobbies imperméables, alors martelez-leur que la disparition de la forêt amazonienne va précipiter les cataclysmes  naturels : ils réagiront peut-être plus volontiers puisque cela touche leur vie et pas seulement celle des autres. Et tenez-vous au courant du problème : vous aussi, vous avez votre mot à dire, eh !bien dites-le, haut et fort !

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 09:12

La tendance contemporaine du langage – je veux dire, initiée au dernier demi-siècle et à un niveau distingué d’élocution et de discussion – consiste à accumuler les compléments descriptifs à l’avant du terme : je vais me borner à un seul exemple, interdisciplinarité, entre mille, qui désigne la disposition d’une recherche à inclure toutes les disciplines existantes et à les faire travailler en synergie. Ce n’est pas vraiment une nouveauté : depuis la Renaissance et les considérations sur la langue, les préfixes se sont variés à l’infini dans les mots que nous employant quotidiennement sans y prêter attention. Mais tout de même on ne peut écarter l’influence de l’anglais qui met obligatoirement, dans ses mots composés, l’accessoire en premier pour laisser toute l’importance au mot essentiel qui termine. Quoi qu’il en soit d’ailleurs, on aime de plus en plus ce qu’Alice, dans son pays des merveilles qui était surtout cause d’étonnement, appelait des mots-valises. Le domaine de la recherche en tout cas use et abuse de ces termes fabriqués dont chaque élément désigne un domaine ou un sens et dont l’ensemble permet (en théorie) d’appréhender le fonctionnement collectif. Ainsi va-t-on trouver désormais la jurilinguistique pour désigner la linguistique du droit (et certes il était temps qu’on s’en occupât : les tribunaux et tous les gens du droit ont un jargon traditionnel qui demande souvent éclaircissement pour le profane). Mais franchement ne pourrait-on l’appeler, ce qui serait moins pompeux mais plus clair, comme ça s’écrit, soit la linguistique du droit – sans plus ?

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