Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 11:17

     En fixant d'un regard vide (oui, vide, je l'avoue : pas beaucoup de tonus ce matin) l'indication "AIDE" qui me tend les bras, je crois trouver quelque inspiration dans une assistance compréhensive et dévouée. Pas du tout! C'est ici, sur le blog, comme ailleurs quand on vous propose de l'aide pour écrire une lettre. Je n'ai jamais essayé le truc, je ne sais pas ce qu'il vaut. Mais je n'ai vraiment besoin de personne pour écrire mes lettres (même si c'est très délicat : ainsi en ce moment je suis très tracassée par une réponse à donner sur un point très épineux, qui en outre me concerne plus ou moins par la bande, pas facile de savoir sur quel pied danser avant même de savoir comment mettre en lettres la position à adopter). C'est l'inspiration qu'il me faudrait trouver ce matin, et je ne crois pas que la rubrique "AIDE", même toute en majuscules, puisse être efficace.Et il me faudrait pourtant trouver un sujet à rameuter les foules : un blogrank de 16 (alors que, si je ne m'abuse, il était monté à 22 - waouaouh! champagne et petits fours! ) ça n'est pas fameux malgré la notation "Confiance" qui l'accompagne. Vous savez, c'est un peu comme si on vous (me, en l'occurrence) disait : "Trop moyen. Doit mieux faire" - c'est ce que j'avais régulièrement sur mes bulletins trimestriels au rayon couture, c'était dit gentiment parce que le prof me connaissait et donc c'était d'une indulgence éhontée par rapport à la vérité de mes travaux pratiques. Ou encore, comme un maître d'école tapotant une chère tête blonde  en présence de la mère qui s'inquiète, une sorte d'encouragement alambiqué entre les lignes duquel il faut savoir lire. "Oh il est gentil, cet enfant, vraiment gentil, il ne fit pas de bruit en classe, mais il manque un peu de tonus, voyez-vous, il faudrait qu'il se décide à faire un petit effort" (Dame! on prend des formes, surtout si la mère a l'air un peu excité, le maître pense aux pneus de sa voiture, il n'a pas envie qu'elle les lui crève en s'en allant, par regret peut-être de ne pas lui avoir directement filé une pêche). Moi je n'en suis pas encore arrivée au stade des menaces, verbales ou factuelles; tout de même, ce "16 - Confiance" sonne un peu trop pour moi comme un "Vous êtes loin encore du podium, vous ne le tutoyez même pas". Mais pourquoi ne pourrais-je pas dire, comme les sportifs inteviewés au milieu de leurs essoufflements, "Ferai mieux la prochaine fois"?

 

                                                                                                     Lucette DESVIGNES.

Partager cet article
Repost0
29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 09:25
     Oui, disais-je hier en terminant, la question reste posée. Comment des éléments tout simples, tout ordinaires, dont chacun porte en soi sa raison d'être sans recours à l'étrange, ont-ils pu s'amalgamer jusqu'à créer cette explosion de macabre, de violence, d'horreur? Je soupçonnerais volontiers l'esprit anglo-saxon d'être intervenu ici de manière déterminante : je ne vois guère le même phénomène se produisant en Italie ou dans la péninsule ibérique, si marquées qu'elles puissent être ici et là par des superstitions et adorations miraculeuses. En fait, la marée des célébrations de Halloween sur notre continent (j'en excepte la Grande-Bretagne comme d'elle-même elle s'excepte de l'Europe et de l'Euro) est un phénomène tout à fait récent, adventice, ponctuel - de peu de durée, souhaitons-le, car il n'y a pas de racines profondes. On dit souvent que l'Angleterre est le pays des plus grands criminels, doués de l'imagination la plus perverse et la plus cyniquement avide d'horreur : est-ce une simple constatation? Je n'en sais rien du tout. Mais je sais que les oeuvres littéraires les plus capables de faire frissonner un lecteur sont pléthore outre-Manche, et, par voie de conséquence (tel père, tel fils) outre-Atlantique. Ce n'est pas une coïncidence si Harry Potter est anglais (ou plutôt était : paix à ses cendres, d'après ce que j'en ai appris récemment, toujours en retard d'une guerre que je suis pour les potins mondains ou même les nouvelles locales), si le Da Vinci Code qui a remué tant de consciences et de salive et d'encre d'imprimerie  - pour pas grand chose au fond, dites voir - vient d'Amérique, si déjà avant eux il y a avait du Dr Jekyll and Mister Hyde éparpillé dans l'air du monde à partir de Stevenson, du Dr Moreau à partir de Wells. L'attrait de l'étrange   est, ailleurs que "chez nous" fondamentalement, proche de l'attrait de l'horrible : quel besoin de faire intervenir de telles séances de sorcellerie dans les difficultés d'un ménage portées par Kidman et Tom Cruise? de créer des monstres criminels mangeurs de langues ? Je viens de voir l'intervention des pratiques de sorcellerie dans une série britannique d'habitude vouée aux énigmes policières compliquées qu'il faut débrouiller avec flair et intelligence : l'état du cadavre de départ est déjà suffisant pour la ration normale d'horreur du spectateur ordinaire. Eh! bien on en rajoute dès que l'atmosphère de Halloween accompagne le tout. Faciès déformés par la présence démoniaque, corps dépecés (ou, mieux que ça, partagés en deux selon la colonne vertébrale soigneusement ôtée, éviscérés, éparpillés, au petit bonheur la chance semble-t-il - mais non! il y a une raison maudite derrière tout cela), signes cabalistiques inscrits sur la peau vive comme un marquage de bêtes à cornes au Texas, cérémonies secrètes dans l'odeur du sang et parfois du stupre : chez nous Monsieur Verdoux s'en tirait tout seul, sans bruit, sans recours au démon - il n'y avait que la fumée qu'il ne pouvait cacher... Promis : demain on changera de disque totalement. Ne donnons pas de cauchemars à vos chats.
                                                                                          Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0
28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 16:07

     Prenez Halloween, précisément. Au départ, une célébration  rustique des Indiens d'Amérique du Nord qui acceptaient l'agriculture (certaines tribus refusaient de déchirer le  sein  de la Terre Mère en la cultivant, ne nous occupons pas de celles-là) : à la fin d'octobre, toute la récolte du maïs était faite, ainsi que celle des courges, autre base de l'alimentation des Indiens ; donc on célébrait cet approvisionnement bienvenu par des danses rituelles    en remerciant les esprits des anciens qui avaient assuré cette récolte  (en quelque sorte c'était ce que donnera le Thanksgiving des chrétiens, ces actions de grâces  à la clôture des moissons, lorsque, pour les premiers colons, elles avaient réussi,  ce qui n'était pas toujours le cas, mais enfin la tradition s'en  était établie). L'association des esprits des morts à ces célébrations rituelles n'avait rien pour troubler les colons, à la fois religieux par disposition, surtout aux alentours de la Toussaint et du jour des Morts, et en majorité au XVIIème siècle de provenance britannique, donc ayant déjà assimilé dans leur tradition nationale un élément historique à grand retentissement, la Conspiration des Poudres (destinée à faire sauter le Parlement londonien) et, par voie de conséquence, l'exécution de Guy Fawkes le Ravachol de l'époque. Le tout dans les tout premiers jours de novembre. Il n'y a pas si longtemps encore,  les enfants se "gônaient", comme on dirait à Chalon pour les Gôniots, avec de vieux châles ou de vieilles vestes mais surtout des masques qu'il fabriquaient modestement avec du papier de journal auquel ils faisaient deux trous pour les yeux. Il n'était pas alors question de sorcières et d'évocations macabres; simplement ils réclamaient un petit sou ou des friandises (penny for the Guy, Mister! ) et, tout de même, vous menaçaient d'une malédiction si vous ne vous exécutiez pas. Rien d'effroyable dans tout cela, dont tous les éléments sont pourtant rassemblés : l'époque de l'année, toujours temps de brouillard et de nuit vite tombée, l'évocation des morts, l'atmosphère de réjouissance un peu glaçante, les masques propres à cacher l'identité, les courges...L'inventivité américaine a fait le reste, qui a transformé ces significations de base en une colossale affaire commerciale débordant vite sur le reste du monde, comme toutes les calamités américaines.Il faut avoir vu comment la célébration de Halloween agrémentée de sorcières a su pénétrer dans le plus humble foyer USA, avec les lampes grimaçantes qui s'allument quand on tape dans ses mains, avec les costumes pour les enfants,  qui s'ils ne sont pas sorciers ou sorcières (et fardés dans l'horrible de manière à faire dresser les cheveux sur la tête) sont des squelettes avec ou sans faux, déambulant comme .des déterrés en  tâchant de faire peur aux autres. La fièvre de Halloween s'est répandue comme la peste sur le pauvre monde, elle a je crois connu  son apogée et à présent elle est en voie de récession, ce qui n'est pas si mal - mais la question reste posée : pourquoi la présence brutale des sorciers et sorcières qui n'existaient pas à l'origine? On pourrait rester sur le sujet demain, non? Bises aux chats.

 

Partager cet article
Repost0
27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 12:09
     N'attendez pas de moi une documentation savante sur le sujet, même pas une allusion à l'évolution historique de la chose ou des considérations profondes sur les caractéristiques particulières qu'elle revêt selon les cultures : je n'ai rien d'une sociologue autrement que par caprice et au passage, et en outre je n'ai jamais été hantée par les mystères que certaines sectes essayent d'évoquer sinon de dominer. Tout simplement, je m'étonne de cet attrait pour l'horrible, le vil, le sanglant,le démoniaque pour tout dire, dont la société dans son ensemble, et peut-être toutes nationalités confondues, paraît friande en même temps qu'épouvantée (mais l'association de l'attirance et de la peur n'est pas nouvelle : pensez au succès commercial de la mention "A ne pas lire la nuit" , toutefois il y a là, je veux dire dans la lecture ainsi stimulée, une composante intellectuelle non négligeable, quel que soit le niveau de qualité du "polar" acquis à cause de cette étiquette). Il ne me paraît pas que l'attrait pour la sorcellerie relève de ce même souci inoffensif de simple loisir passe-temps. Quand dans les années 70 la fascination pour le fantastique s'était imposée dans les programmes de faculté, ce que les étudiants lisaient répondait à une exigence de culture littéraire qui n'allait pas jusqu'à la sorcellerie. Lovecraft, Poe,  Maupassant, Bram Stoker restaient les grands maîtres et on aimait demeurer sur une note d'insatisfaction rationaliste, on aimait buter sur un noyau irréductible qui ne s'effritait pas après analyse méthodique. L'attrait pour la sorcellerie et ses pratiques est venu ensuite (je parle au niveau de la connaissance moyenne, de l'intérêt moyen du citoyen Lambda) éloigné de toute jouissance purement intellectuelle, et même le plus souvent vilement soutenu par un espoir de fortune ou de domination sur les autres. Il y a une ou deux décennies, une jeune voisine effrayait mon aide ménagère portugaise, facilement apeurée, par des gesticulations de cape noire genre chauve-souris géante derrière elle à la tombée de la nuit, par des cercles de gros sel disposés sur ma terrasse autour d'un crapaud mort  dont les pattes avant désignaient ouvertement la maison donc sa gardienne (ceci pendant une longue absence de ma part : l'énergumène n'aurait pas osé se manifester de la sorte si je ne m'étais fait remplacer pour soigner mes chats - ceux de l'époque!). La même illuminée prétendait qu'une forte proportion de la population contemporaine (j'ai oublié le pourcentage, mais c'était ahurissant) pratiquait la sorcellerie à divers niveaux, le tout en sourdine, jusque dans les plus hautes sphères intellectuelles ou politiciennes. A partir de "Rosemarys' Baby", la cause était entendue : autour de nous, tout près de nous, des présences malfiques étaient à l'oeuvre, ou du moins tapies dans les ténèbres, prêtes à nous réduire à l'état de pantins terrorisés et démembrés d'avance. La télé, le cinéma, la littérature, tout le monde en a pris sa part. D'où les éberluants triomphes d'Halloween il y a quelques années chez nous. Je vous en reparle demain, n'en parlez pas à vos chats qui seraient facilement effrayés. Vous, vous tiendrez le coup.
                                                                                           Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0
26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 09:18

     Bon, ça va, j'ai compris. Vous allez vous mettre à me bouder si je continue à vous entretenir des Eastenders dont vous vous moquez totalement, n'est-ce pas? Parfait. Voilà ce que ça va faire comme différence pour moi : le même silence qu'avant les foins va entourer ou accueillir mes propos, les seuls auditeurs-lecteurs (siégeant naturellement de droit parmi mes belins-belines chéris) qui se manifestent de temps à autre étant tout prêts à accepter de moi tout ce que la fantaisie de mon inspiration veut bien m'accorder d'exprimer au jour le jour. Autrement dit, pas de différence pour moi même si la bouderie s'installe collectivement dans vos rangs. Donc, vous faites ce que vous voulez, à l'intérieur de l'espace Schengen on peut se croire encore en pays de liberté, libre à vous. Mais j'aimerais, avant de quitter complètement le sujet Est de Londres (après tout, vous regardez bien avec intérêt des docu de voyage sur la Thaïlande, les Iles Fidji ou les Malouines où vous n'irez jamais et qui se situent aux antipodes de vos connaissances en matière de culture étrangère, alors pourquoi pas moi et mes Londoniens de l'Est? Si vous évoquez mon absence de talent pour la narration,  certes je dois faire silence,  mais je crois surtout que vous regrettez les images du petit écran qui facilitent l'absorption somnolente de sujets sérieux, et tant pis pour vous si vous n'avez pas encore vu que mes sujets sont des sujets sérieux, à moi aussi) avant de quitter l'Est de Londres, donc, j'aimerais glisser un mot sur la mode féminine. Puisque la série suit méticuleusement le déroulement du temps, je dois croire que la mode est celle de notre aujourd'hui. Je vous la décris ici dans sa variante londonienne : caleçon blanc jusqu'aux chevilles,  à partir de la taille une corolle renversée de volants raides fuchsia ou vert pousse d'oignon  dont le bord arrive à mi-cuisses, le haut d'une autre couleur sans manches, révélant les tatouages du haut des bras (et bien d'autres choses aussi que je n'ose pas dire : pas besoin de plonger pour être noyé), l'essentiel du top étant qu'un maximum de peau soit exposé à l'air et que le tout semble posé par-dessus un maillot de bain dont on doit absolument voir les bretelles, naturellement d'une  couleur qui tranche sur tout le reste, orange ou pamplemouse le plus souvent. Le fin du fin c'est de nier que le top existe : ainsi il n'est suggéré que par un col genre Danton fixé dans le vide par deux boutons juxtaposés, droite et gauche, arrimés comme ils le peuvent sur un bout de soutien-gorge ou ce qui en tient lieu. Quand il y a une célébration pakistanaise, la beauté des saris, des voiles de tête et d'épaule, la splendeur des coloris des soies - vert d'eau, nuage, vieil or, rose tyrien, citron clair... - vous fait regretter de ne pas être rattaché à cette civilisation-là plutôt qu'à l'autre... Voilà, c'est est terminé pour le Londres que Dickens ne reconnaîtrait pas, je vous l'assure. On va aviser pour le reste maintenant, comptez sur moi (d'ailleurs dans cette série, pas un chat ici ou là,  je vous demande un peu! J'aurais bien dû m'en aviser plus tôt). La bise aux vôtres pour tout rattraper. A demain.

                                                                                         Lucette DESVIGNES.

Partager cet article
Repost0
25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 18:47

     On frise le pléonasme par ici, mes belins-belines! Une séquence étant une suite, donc une série, les séquences en séries ont un petit goût de soldat militaire, de constellé d'étoiles, d'éclair fulgurant, de travail laborieux, de voire même (ce dernier si prisé de nos acrobates de la télé). Rassurez-vous : je suis pleinement consciente et m'empresse de vous préciser qu'il s'agit des enchaînements de séquences dans les séries télévisées. Toujours la BBC dans son annexe la plus médiocre, la moins intellectuelle (mais à part BBC News c'est la seule que je puisse attraper, faute de grives on mange des merles, vous le savez bien, surtout moi avec mon régime sans viande), et toujours ces séries minables dont cependant pour l'observateur le désossement des mécanismes est intéressant, à côté des exercices pour linguistes et des acquis en sociologie. Donc, moi qui me passionne toujours pour l'agencement des mécanismes dramatiques (qui est-ce que vous parlait de Feydeau tout récemment? et d'Anouilh aussi? et de Giraudoux?) j'ai constaté à la longue un truc qui doit être devenu chez les réalisateurs de la série des Eastenders une sorte de nécessité, de base de travail ou de montage. Quand un personnage ouvre une porte pour sortir, fffrrrttt! c'est est immédiatement un autre qu'on voit accomplir le même mouvement. Quand l'un d'eux débouche une bouteille et verse du vin dans des verres (et là, si vous avez bien retenu votre leçon, vous savez que ça arrive souvent), c'est dans un autre appartement qu'on le boit : d'ailleurs, finement, s'il verse du rouge c'est du blanc qu'on déguste ailleurs (avec variantes aussi sur la forme des verres :  gros ballons pour le rouge, flûtes pour le mousseux - ils disent Champagne, mais rien qu'à voir les bouteilles, moi, je subodore que ça vient de Saragosse...). Quand  on se dispute dans un foyer, juste une substitution et nous voilà dans un autre où la querelle revêt des formes voisines. En gros, le geste qui conclut une séquence redémarre sur la séquence suivante, comme s'il était besoin de ces fondus enchaînés pour permettre au spectateur "lambda moins" de suivre ce qui se passe. C'est d'une touchante naïveté, et la répétition finit non par lasser mais par vous mettre dans une espèce d'euphorie. Dans un film américain plus ou moins maudit tourné dans des conditions désastreuses (Cary Grant était furieux d'être le mari trompé, Deborah Kerr avait un rhume terrible, Mitchum s'ennuyait à cent sous de l'heure) qui s'intitulait "L'Herbe est plus verte" (je traduis pour les sourds et malentendants) , il y avait un truc de cinéaste qui était très inventif : on voyait Mitchum jeter en l'air une goutte de champagne, et c'était Cary Grant qui la recevait dans l'oeil dans la séquence du dessous. Je suppose que le réalisateur des Eastenders à dû trouver ça intéressant (ça doit remonter au moins aux années 50, le temps de digérer tout ça, quoi, et ça devient un chattertonnage automatique pour s'éviter d'avoir des maux de tête). Je vais tâcher de voir si c'est un truc  de pratique courante. Je vous rappelle dès que possible.

                                                                                                  Lucette DESVIGNES.

Partager cet article
Repost0
24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 10:10
     Vous n'avez aucune idée, non, aucune idée, mes belins-belines, du plaisir qu'un commentaire peut me faire. Je le découvre comme un bonbon enveloppé de papier brillant et coloré, vous savez que c'est un bonbon donc que cela va être bon à savourer et déguster en prenant son temps (ça c'est la théorie : avec moi les bonbons passent tout de suite dans l'oesophage, tant pis pour mes papilles) mais vous ne savez pas ce que ça va être - chocolat, pâte de fruits, praliné, ganache comme on dit volontiers maintenant pour ces préparations sophistiquées, pas toujours immortelles d'ailleurs dans le souvenir, des maîtres chocolatiers de notre temps. De quoi se régaler, de toute façon. Tout pareil un commentaire (j'emploie ce jargon paysan du XVIIIème parce que je suis plongée dans l'"Histoire de Colombe" où de temps en temps le jargon paysan du XVIIIème va apporter sa couleur) - oui, tout pareil un commentaire : vous le découvrez petit à petit comme si vous défaisiez l"'emballage brillant, vous le lisez comme si vous vous le mettiez sur la langue, vous l'y laissez le temps de lire, de relire, de rerelire, ah que c'est bon! Puis comme de juste vous regrettez que ce soit fini si vite. Mais vous pouvez tout de même le rerererelire si vous y trouvez plaisir, c'est là le gros avantage sur le bonbon qui une fois avalé n'a plus de goût. Je parais démarrer notre semaine sous les auspices de la gastronomie, mais c'est justement parce que le commentaire reçu faisait allusion à mes "Contes du Vignoble" et au plaisir qu'on peut avoir à les goûter : on s'y croit davantage au milieu des vignes qu'en étudiant un docte traité d'oenologie. A propos de vignes et de patronymes (puisque le mien  se prête à la confusion) je suis étonnée de recevoir tant de clins d'oeil d'outre -Atlantique, avec photos de famille éventuellement, démontrant la facilité avec laquelle ce nom a pu évoluer en quittant l'hexagone (même en des temps où on n'avait pas la géométrie si prompte à l'emploi): même lorsque le nom se retrouve entier et non déformé phonétiquement ou orthographiquement, j'imagine que le père fondateur a été un pauvre hère poussé hors de son Morvan natal (le nom ayant surgi d'abord sur les pentes du Beuvray) par la grande misère, sans doute vers la Louisiane où il pensait trouver une terre d'accueil à la française, sans bien sûr que je puisse dire voire imaginer quoi que ce soit de son périple hors espace Schengen. Je ne fournis donc point de renseignements généalogiques valables, sorry sorry. Il semble pourtant que via internet j'aie pu établir des contacts en anglais (ne comparons point celui que j'écris avec celui dans lequel on me répond...il y aurait trop à dire et vous ne me croiriez pas) mais je doute que le commerce par-dessus l'océan puisse être durable et fructueux. Donc, mes belins-belines, pour les commentaires c'est à vous de jouer, à vous de faire. Je suis toute en attente de vos bonbons enveloppés de papier brillant et coloré. Bise à vos chats!

                                                                            Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0
23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 09:26
     Je viens de lire en avant-première (eh! oui, c'est mon privilège d'écrivain, c'est à peu près le seul, ne me l'ôtez pas tout de même) deux articles très intéressants qui vont être publiés dans le N°19 des "Studies on L.D." (on frôle les 20 numéros, l'an prochain ça fera vingt ans d'existence pour une revue qui m'est consacrée, ça je ne l'appellerais pas un privilège, je l'appellerais volontiers le plus grand cadeau qu'on m'ait jamais fait).  Le thème du N°19 étant "Les Femmes, les féminismes", on s'est penché sur les progressions de l'identité féminine (dame : au XIXème siècle, tout était à inventer) ou sur le langage du corps pour remplacer la parole. Je ne sais pas si c'est cela qui m'a mis la puce à l'oreille, mais en tout cas, en préparant pour l'éditeur le manuscrit définitif du roman qui va sortir en janvier prochain, "L'Histoire de Colombe", je me suis rendu compte que l'article étudiant "les Mains nues" ou "Les Mains libres" pourrait parfaitement se rapporter à ce que je viens d'écrire, respectivement 25 et 15 ans plus tard. Il aurait fallu changer les exemples, naturellement, faire passer Colombe au premier plan à la place de Jeanne ou de Leni - mais le recours au langage physique est permanent chez moi.    Rien de volontaire à cela, je le jure. Au contraire, ça me vient comme ça, mais je crois que c'est de voir vivre mes personnages devant moi avec intensité, de les entendre aussi avec leurs tons de voix différents - différents les uns des autres, différents selon ce qu'ils ont comme émotions à exprimer - puis, lorsqu'ils se taisent ou revoient mentalement les événements qui viennent de les marquer, leurs regards, leurs mains, leur port de tête, leur dos, prennent la parole à leur place. Qu'est-ce donc que les manifestations psychosomatiques que tout le monde connaît de nos jours, si ce n'est l'expression par l'organisme, par le physique, d'émotions intérieures parfois si secrètes qu'on ne le devine même pas? J'avais une étudiante qui sortait régulièrement d'un  cours de français (pas le mien, je le jure - au contraire : elle venait me les montrer)  avec des plaques d'eczéma sur les mains et les bras; c'était tout simplement la crispation de se sentir à cran avec le prof, mal perçue mal aimée toujours rabrouée - souvent méchamment - et encore, elle avait fini par comprendre d'où venait cette protestation de son corps; mais certaines fois on n'a aucun moyen d'en découvrir l'origine ou la cause. Je vous donne cet exemple pour que vous soyez bien convaincus, mes belins-belines, de l'existence de ces liens entre le mental et le corps. Je ne vais d'ailleurs jamais jusqu'au niveau pathologique avec mes personnages : tout simplement, et à leur niveau souvent fruste, je fais intervenir leurs attitudes et leurs réflexes lorsque la parole leur manque ou lorsqu'ils ont choisi délibérément de se taire. Je les vois si fort, ils me sont si proches... Je ne fais que transcrire ce qu'ils expriment. N'est-ce pas une bonne manière d'écrire des histoires? Si vous n'êtes pas d'accord, téléphonez-moi, j'aviserai pour la suite. Bises aux chats, à demain.
                                                                                                 Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0
22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 21:31
     Bon, d'accord, on quitte l'Est end et les Eastenders - gageons cependant que vous en avez appris, des choses, sur les moeurs de certains de nos voisins, peut-être même que cela vous a fait réfléchir, donc, mes belins-belines, tout n'est pas perdu. Juste une petite chose encore, en signe de good bye : une belle idée, au fond, pour un scénario passionnant. Une fille du quartier (une sale fille il faut bien dire, qui les a toutes faites et reste malignement incrustée comme une tique sur un chien de chasse au milieu de tous ces gens qui l'ont vue naître) décide pour s'amuser d'envoyer sur tous les portables du coin (et y en a-t-il, y en a-t-il! - tiens, au fait, si je demandais à brûle-pourpoint de qui est cette citation, combien me répondraient "Pinget, M'dame!" pour avoir un bon point?) le même simple message : "I know your secret" - je connais votre secret... Il faut voir le changement des faciès lorsque le message atteint son destinataire. Ils interrompent leurs conversations, certains pâlissent visiblement, d'autres se troublent, personne ne demeure indifférent. Preuve que tout le monde a un secret. C'est un thème fécond, celui-là. Je regrette de ne pas en avoir eu l'idée la première. On pourrait le traiter avec humour, ou dans le tragique, ou dans le mélo - ou naturellement en mêlant les genres. J'aurais aimé savoir ce que Feydeau en aurait fait - un sens du comique pareil, enchevêtré dans une science de l'intrigue pareille,  avec un instinct  pareil des rythmes scéniques, ça aurait pu donner quelque chose d'explosif. J'aime quand ça explose chez Feydeau, et en général ça n'explose pour de bon qu'à la fin mais pendant tout le temps on peut craindre l'explosion, on tremble d'une attente délicieuse. C'est bien dommage qu'on l'abîme, Feydeau, en l'actualisant. Je sais bien que '"l'Antigone" d'Anouilh jouée en complet veston a sonné le glas du respect de la tradition et que c'est souvent apparu comme l'essence même du modernisme. Il faudra que je vous en parle un de ces jours, de tout ça, les reines qui tricotent, les princesses qui se traînent sur la scène à l'ouverture d'un Marivaux...Oh nous avons encore de l'ouvrage devant nous pour tâcher de combler nos petites lacunes... Comment? Vous soupirez? Mais non mais non, réjouissez-vous au contraire, et d'avoir  encore des lacunes (puisqu'elles sont petites, on vous dit, c'est pas méchant) et de m'avoir sous la main pour vous aider à vous en défaire. Si vous vouliez que je ne vous parle que de mes chats, je suis prête aussi, vous savez... Vous n'avez qu'à dire. A demain.

                                                                                                Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0
21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 09:48

     Pas question de tirer sur la ficelle jusqu'à ce qu'elle casse : il n'y aura pas de sitcoms 5. Je termine en vitesse mes considérations sur l'évolution des moeurs britanniques des deux ou trois dernières décennies, car il me reste encore à signaler deux ou trois détails amusants. La vogue des mugs, par exemple. Je sais bien qu'elle a gagné l'hexagone solidement, donc qu'on voit se multiplier aussi bien les couleurs acceptables que les fantaisies insoutenables. Pas de raison qu'Outre-Manche le goût soit mieux affirmé que chez nous, mais j'ai repéré quand même que, pour les réalisateurs de la série du moins, l'appariage des couleurs était signifiant, comme on dit aujourd'hui dans le jargon critique. Ainsi pour sceller une réconciliation (avant le champagne, espagnol d'ailleurs) rien ne vaut une bonne tasse de thé dégusté à deux : mugs assortis, décorés de plumes en couleurs tendres, rose et bleu, le kitsch à son acmé. Entre copines (lorsque, ô miracle, il n'y a pas de vin pour célébrer la fin du labeur quotidien), les mugs arborent de gros pétales de marguerites violemment colorés, ou des dessins géométriques ahurissants. Ici des rayures, là des pois (au passage cela me rappelle la grosse tasse en faïence que j'avais pour le petit déjeuner chez ma grand-mère, de grosses pastilles blanches sur fond coquelicot, de quel droit critiquerais-je les pois anglais?). Les formes varient aussi, style tonnelet, panse rebondie,plus ou moins évasée, en tout cas la tasse est bien morte, sauf sans doute si on vote conservateur. Au point que   je me demande ce que va devenir, du coup, l'expression traditionnelle "a cup of tea" - dira-t-on bientôt "a mug of tea"? et le "cupper" deviendra-t-il automatiquement le "mugger"? Cela marquerait alors une espèce de fin de civilisation, comme si chez nous la baguette se trouvait en voie de disparition, au lieu de gagner du terrain un peu partout, y compris aux USA où elle se pratique jusque dans les sandwiches les plus traditionnels. Notre extension de la baguette, elle s'efforce pauvrement de rivaliser avec l'extension de la pizza - aucune chance : dès l'effondrement du soviétisme, le symbole de la liberté se traduisait par l'ouverture des frontières russes à la pizza  ( et en même temps d'ailleurs aux magazines porno strictement prohibés jusqu'alors, c'est beau lorsqu'on peut emprunter aux autres civilisations ce qu'elles ont de meilleur). Allons, me voilà déjà au bout de mon rouleau, le terme de mes méditations s'approche à grands pas. A demain mes belins-belines, je vous trouverai autre chose; on va laisser les Anglais dans leurs séries pendant quelque temps. Bises aux minous, courage à vous même si la canicule a l'air de nous quitter, méfiez-vous quand même, la météo chez nous n'est jamais franche du collier...

                                                                                             Lucette DESVIGNES.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de lucette desvignes
  • Contact

Recherche

Liens