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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 08:13

         Avant même de savoir qu’il ambitionnait de servir d’illustration permanente au génie de l’ethnie gauloise sous sa forme la plus rustaude, je n’avais jamais trouvé intérêt à cet acteur qui s’imposait partout avec ses traits si grossiers et sa parole non policée par la moindre trace de civilisation. On le voyait partout : il sautait sur tous les personnages classiques ou connus de notre littérature pour les incarner à son tour (sans jamais faire oublier ses prédécesseurs, d’ailleurs). Mieux, et moralement bien plus impardonnable, il mangeait des nouilles à la publicité moyennant une enveloppe assez scandaleuse, prenant ainsi la place d’un comédien spécialisé dans l’imitation de Fernandel et gagnant sa vie en vantant au Seigneur les pâtes riches : en même temps, son flair lui soufflant que les vignobles de Cognac étaient une de ces vieilles valeurs sûres de l’identité française, il s’assurait contre les mauvais jours. Je viens de le voir ces jours-ci puisqu’il s’est arrangé pour faire de nouveau parler de lui :  il est aussi gros et boursouflé et adipeux que s’il était prêt à enfiler ses braies à rayures sans avoir besoin de gonfleur. Mais en outre il grogne, il vocifère, il insulte. Qu’est-ce que c’est bien que la France, sinon un pays qui vous dépouille de votre chair et de votre sang ? un état-sangsue qui vous empêche de faire fortune ? une organisation de voleurs qui vous jalouse votre prospérité ? De quoi vous décourager d’en être un de ses plus irremplaçables rejetons, de quoi vous pousser à bout, comme une cruche qui casse. De quoi vous faire mettre les bouts et passer les frontières. Eh ! bien, bon voyage, Monsieur Dumollet ! Puissions-nous être débarrassés de vous à jamais… Hélas ! Les rêves sont rarement faits pour se réaliser.

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 08:26

Vous savez certainement, mes belins-belines (oui, et certainement mieux que moi avec mes lunettes et ma vue basse) comment recourir à Internet pour affermir ou vérifier vos connaissances en histoire, en sciences, en littérature, bref en culture lorsque vous vous sentez flotter dans les incertitudes. On m’en a dit grand bien, et certes j’admire  qu’on puisse utiliser cet outil magique, moi qui ai toutes les peines du monde à trouver un horaire de chemin de fer si je n’ai pas quelqu’un d’obligeant à côté de moi pour me guider. Mais on m’a aussi précisé que dans l’ensemble toute cette documentation n’est pas absolument fiable, puisqu’elle n’est jamais garantie par des instances supérieures de contrôle et que même, honnêtement, on vous informe parfois que les données fournies ont besoin d’être validées à leur tour et ne pourraient sans doute pas être retenues telles quelles pour une recherche vraiment sérieuse. Tout cela c’est utile et honnête, et entouré de toutes les précautions nécessaires. Mais que dire alors de ce que la docu télé est ici ou là capable de nous montrer, dès lors qu’il s’agit d’une théorie ultra foutraque qui ferait remonter la civilisation égyptienne à une civilisation antérieure dont elle n’aurait eu qu’à tirer les marrons du feu ? Certes cette érudition de bazar s’appuie sur un bouquin, mais déjà foutraque dans ses données et conclusions, alors vous voyez ce que cela donne sur nos petits écrans… Mais les téléspectateurs ayant choisi ce programme vont tout prendre pour argent comptant : ne devrait-il pas y avoir une intervention autorisée quelque part, comme il y a barrage général devant les théories révisionnistes ?

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:18

 

 

        Récemment, un passionnant commentaire sur le célèbre « dénombrement de la population » de Breughel démontrait que, censée se passer à Béthléem juste avant la naissance du Christ, la scène représentait dans le détail des humiliations et injustices les pratiques des autorités espagnoles pendant leur occupation des Flandres.  Par chance, hier, un film polonais reprenait le thème à propos d’une autre toile qui, plus douloureusement insistante, présentait les misères d’un peuple protestant   torturé s’il n’abjurait pas. L’idée, remarquable, était de montrer Breughel utilisant d’innombrables cartons peignant la réalité quotidienne des gens de son pays sous couleur de peindre une scène biblique. Sous le titre Breughel, le moulin et la croix, ce film inspiré aux admirables images donnait vie à chacun des quelque cent vingt personnages inclus sur le tableau. On les avait vus depuis leur lever, bagarres de gamins, activités ménagères des femmes, brutalité des soldats en tuniques rouges, travail du meunier avec son moulin juché sur un piton rocheux pour bénéficier de la force du vent (mais où le plat pays pouvait-il bien offrir un  tel piton rocheux ailleurs que dans une imagination d’artiste marquée par le séjour italien ?) – ce mouvement, cette vérité des êtres englobaient, sous le couvert d’une descente de croix concentrée dans un angle du tableau, toute la douleur d’une mère dont le fils  a été supplicié et exposé sur la roue au bec des corbeaux. Que l’horreur et la détresse de cette situation historique avec ses tortures et ses mises à mort soient le vrai sujet de la toile, donc témoignent à jamais malgré le silence imposé au peuple, est démontré par ce film austère et raffiné : tâchez de le voir, c’est sur Ciné Club, il doit repasser en boucle, il mérite l’effort s’il doit repasser à une heure impossible.

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 09:02

Chaque fois que j’ai laissé s’exprimer ma perplexité, voire mon angoisse devant les évolutions de mon blogrank dès qu’elles pointaient vers le bas, j’ai toujours eu des échos sympathiques, immédiats, se mettant à ma disposition pour remédier à cet état de choses calamiteux. Encore hier, avec la fidélité des fidèles… Ici on me laisse entendre qu’on va fidéliser encore davantage la fidélité, là on me demande ce qu’il faut faire… Dans un tout premier temps, mes belins-belines, vous imaginez bien que c’est pour moi un baume que de vous lire dans votre émoi : c’est vraiment l’effet conversation, une remarque faisant naître le commentaire, une question déclenchant la réponse ou l’offre de services – c’est vraiment là une proximité, un contact, des correspondances chaleureuses et je ne me priverais de ce viatique pour rien au monde, maintenant que j’en ai goûté. Cela m’émeut quelque peu de penser que précisément, ce sont en majorité d’anciens étudiants (Lyon, Saint-Etienne) qui m’apportent cette contribution si prompte et si durable, alors que pour moi recréer par la pratique du blog les contacts des cours de fac était devenu un objectif avoué. C’est que j’ai été plusieurs années de rang privées de ces relations subtiles, et certes les nouvelles relations avec le public des lecteurs, rencontrés dans les salons du livre, étaient toniques et chaleureuses, mais tout de même la nostalgie des cours de littérature persistait…Je me rappelle pour un cours sur Baudelaire et Poe la grande salle qui avait fait le plein, des étudiants installés sur les radiateurs, assis sur l’estrade en cercle à mes pieds, avec 14 chaises (oui, on les avait comptées) sur le palier d’entrée dont la porte était maintenue ouverte pour qu’on m’entende…Et on entendait voler les mouches ! M.H., toujours si prompte à réagir à mes appels,  trouvez-vous un(e) acolyte pour doubler votre potentiel d’écoute – et surtout lisez mes ouvrages : vous les trouverez& dans toutes les B.M. de France et de Navarre, cela vous facilitera la tâche pour faire campagne…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 17:06

 

 

La folie des grandeurs, c’est bien d’elle que relèvent les chorégraphies hilarantes de certains politiques au cours de ces trois ou quatre dernières semaines, celles que les présentateurs télé appellent le psychodrame national (parce qu’ils veulent prouver qu’ils ont du vocabulaire et puis parce qu’ils se copient tous les uns sur les autres), mais qui en réalité n’est que grotesque farce à épisodes lassants. Folie des grandeurs, oui, parce que chacun veut arriver au sommet : sommet du pouvoir, sommet de l’autorité, prééminence lors des discours et proclamations… Je trouve ahurissant ce désir d’être le premier, le plus grand,  le plus fort quand on n’a rien fait pour être reconnu tel. C’est un peu comme dans les maisons (immenses) de la jet set américaine, où l’on est accueilli par le portrait en pied des maîtres du lieu, deux mètres sur quatre au bas mot – une manière toute simple, immanquable, d’imposer sa personnalité. Ou encore le service fait par une armée de serviteurs noirs en gants blancs, dans des relents de post-colonialisme qui fleure encore bon l’esclavagisme (pas plus défunt chez eux que chez nous le pétainisme). D’ailleurs ne croyez pas que cette folie des grandeurs en gants blancs soit réservée aux Américains milliardaires : notre Jules Romains se payait volontiers ce caprice de grand de ce monde avant la dernière guerre – il est vrai qu’il se targuait d’être parmi les six ou sept sages qui à grands coups de discussions solennelles espéraient régler les problèmes d’une guerre mondiale imminente en pleine montée du nazisme… Dès qu’on se croit grand on ne s’avise guère qu’on devient fou : c’est de l’extérieur que c’est visible, les candidats à la grandeur, eux, ne se sentent pas pousser les œillères qui obstruent leur acuité visuelle.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 09:18

Avec un titre aussi gnangnan que Cœurs, qui évoque avec intention le courrier sentimental des journaux féminins, Resnais nous expose sa maîtrise des sentiments profonds ou des refoulements et des névroses qui se cachent derrière les apparences. Il a pour chaque film sa manière à lui, son style à lui. Il expérimente ici l’entrecroisement de minuscules histoires à la fois banales et inattendues, traitées par narrations partielles et en succession – la rupture entre deux amants qui ne trouvent pas l’appartement dont ils rêvent, la découverte par l’agent immobilier chargé de cette vente d’une cassette où, après l’enregistrement d’une émission religieuse du dimanche, lui est offerte une débauche porno de sa collègue de bureau (et ce n’est pas une erreur : chaque cassette contient le même double programme), le rendez-vous sans résultat de la soeur de l’agent immobilier qui, une fleur rouge à la boutonnière en signe de reconnaissance, se rend en vain au lieu et à l’heure fixés dans la petite annonce qu’elle a sélectionnée avec espoir. Le tout fonctionne en cercle : six personnages seulement, en quête non d’auteur mais de leur vérité sentimentale, aucun d’eux ne trouvant satisfaction après permutation ou entrée dans la danse – et la suggestion est reine : la mante religieuse, après avoir mené à sa perte le vieillard qu’elle baby-sittait voluptueusement, offre l’une de ses cassettes au fils dévoué qui, barman d’un hôtel chic, a vu s’amorcer puis se   défaire une idylle succédant à la rupture initiale. Le traitement distancié, appuyé et abstrait à la fois, où l’on retrouve la parenté avec Smoking ou Not smoking, donne charme et pep intellectuel à ce petit film qu’on aurait bien dû annoncer à son de trompe : il le méritait amplement.

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 08:23

         Il y a belle lurette, mes belins-belines, que je ne m’occupe plus de savoir où en sont les algorithmes qui règlent sous forme de nombre la réception de mes blogs auprès de vous. Je m’y tenais éperdument pendant les deux ou trois premières centaines de pages, désespérant de voir jamais mon public dépasser les quelques voisins ou connaissances qui me restaient fidèles contre vents et marées – je dois même dire que j’ai été plusieurs fois au bord de la démission, et vous vous rappelez sans doute (si vous étiez de mes dévoués de la première heure) que je tempêtais contre ce 11 ignominieux qui soldait mes efforts de contacts et ne voulait pas démarrer vers le haut. Oui, il  valait mieux pour mon entreprise que je ne m’en tinsse pas (oui : tinsse) à cette référence, car la rétribution de mes efforts n’atteignant pas moralement le dixième du SMIG  avait de quoi me décourager. Depuis, des chiffres bien plus toniques sont parvenus à ma connaissance, en même temps que se multipliaient les commentaires prouvant qu’on me lisait, qu’on m’écoutait, qu’à l’occasion je suscitais des réactions ! J’ai donc négligé de méditer sur la notation que m’octroyait l’administration, puisqu’il faut en toutes branches considérer sa présence autoritaire comme le mal nécessaire dont souffre le monde entier. Tout de même, mes agneaux, que les chiffres effectuent une plongée vers le bas au moment des vacances scolaires, cela peut se concevoir : cela me donne peut-être une indication sur le genre d’audience que j’ai pu rassembler en plusieurs années d’effort. Mais que dire, que penser, des creux   brutaux qui se forment comme dans une mer en tempête ? Que signifie un 33 soudain faisant suite à quelques dépassements du cinquante,  un 56, voire un 58 ? Dois-je établir avec docilité un rapport strict entre ces chiffres et les sujets abordés un peu au petit bonheur la chance ? Parlé-je trop des spectacles télé (et pourtant ne tournez vous pas le bouton sitôt le dessert du dîner englouti ?) ? J’aimerais faire mieux, faire au mieux. Mais si les chiffres qu’on m’attribue vous étonnent, il faut que vous m’aidiez : je compte sur vous, comme Coluche compte sur nous tous pour les restos du cœur…...

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 09:09

         Côté politique et ses dessous, il était grand temps que DSK fît de nouveau parler de lui, car en vérité les deux ténors  préposés au divertissement de la quinzaine (ceux dont Charlie-Hebdo signale que l’UMP les garde, après avoir perdu ses trois A), ont eux aussi perdu de leur intérêt de comiques et font plutôt bâiller. Lui revient sans se montrer, mais préparant les gros soussous dont son ample portefeuille va devoir se dégarnir : et de nouveau on évoque ses frasques, qui lui ont coûté sa carrière avant de lui coûter la peau des fesses (nous sommes très vulgaires par ici : les Anglais disent pudiquement « un bras et une jambe »). J’écoutais hier soir les propos d’un aréopage de spécialistes en les divers points à considérer dans cette fascinante histoire. Et certes on n’apprenait rien ni sur ce qui s’était passé dans le Sofitel newyorkais ni non plus sur les sommes qui vont passer de l’un à l’autre, mais en élevant le débat on en arrivait à constater qu’après les insultes, après les accusations volant de part et d’autre et ne laissant sur chacun ni poil ni plume, voire après les affrontements à mort, l’affaire se terminait par des poignées de mains de congratulations, par de vastes sourires, par un entretien familier et cordial des parties adverses regroupées comme sur le point d’aller arroser ça. Et l’affaire bouclée en moins d’un an et demi, alors que chez nous elle aurait duré dix ou douze ans au moins….Une des chutes les plus spectaculaires de toute l’histoire des grands hommes, un fait-divers qui a retenti dans le monde entier avec une intensité à peu près uniforme, le choc emblématique de deux situations sociales en parfait contraste, voilà que tout cela se solde par cet arrangement à l’amiable qui refuse de trancher sur le fond. Ni coupables ni innocents ni l’un ni l’autre…On pourrait dire « Beaucoup de bruit pour rien » si l’affaire ne soulevait pas autant de questions.

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 10:13

          Je peux certes - et volontiers –  laisser de côté l’option de nudité intégrale choisie par Patricia Petitbon (pour ne pas la nommer) chantant Lulu ou Les Contes d’Hoffmann, alors que j’apprends d’autre part que pour certaines effeuilleuses de profession à leurs débuts c’est la croix et la bannière pour se délester du dernier voile, si réduit soit-il. Il me reste le comique de certains programmes, et hier j’aurais dû me considérer comme gâtée puisque je faisais suivre L’Impossible Monsieur Bébé du premier spectacle des Monty Python, en petits morceaux comme il se doit et présentant plutôt l’aspect d’un chantier de construction que d’une représentation aboutie. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse : je n’ai pas ri avec cette perle de Howard Hawks autant que je l’escomptais (c’est inquiétant d’ailleurs : déjà pour la dernière ressucée des Tontons Flingueurs qui est toute récente je n’ai pas bien ri – suis-je en train de vieillir ?). Tout le début, style comédie américaine effervescente toute en dialogue explosif et en agitation donnant le tournis (mais j’aime, d’habitude), m’a plutôt lassée : j’attendais le moment où devait intervenir le léopard, car c’est vraiment un déclencheur exceptionnel d’absurdité et de grotesque. Le dialogue devenu surréaliste, les longs feulements de la bête précédant leur imitation par le chasseur de gros gibier, le quiproquo des deux fauves – l’apprivoisé et le sauvage -, la scène hurluberlue dans la prison où tout le monde se retrouve, tout cela constitue des temps forts qui ne peuvent en aucun cas perdre de leur efficacité comique. Je n’ai donc pas perdu ma soirée, même si les Monty Python m’ont rendue perplexe : j’aimerais vraiment pouvoir retrouver une suite de numéros des Raisins verts d’Averty – ces ovni des années soixante – où les séquences se ponctuaient de baigneurs passés à la moulinette et où l’esprit fusait en feu d’artifice dérangeant. La fraternité avec l’humour britannique à son plus déjanté serait sans doute très enrichissante à faire ressortir. 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 08:47

            Mea Culpa tardif  (Célébration historique)  : Nos médias ont-ils reçus… (Lire : reçu).

Pardon de n’avoir aperçu cette horreur qu’en fin de semaine, au cours du grand ménage.

 

Jusqu’à présent, mes belins-belines, lorsque je méditais avec vous sur la féminisation forcenée, à mes yeux dérisoire, de termes de métiers ou de fonctions qui semblait proclamer une égalité vengeresse (laquelle ne se traduisait même pas toujours en termes de feuille de paye), je me contentais de mentionner au passage les termes d’auteur ou d’écrivain qui me concernaient directement et que je ne voulais pas voir altérer. Il y avait déjà des nuances à admettre entre les termes utilisés pour désigner « les gens de lettres » : entre auteur et écrivain s’installait une hiérarchie à laquelle chacun tenait plus ou moins férocement. Officiellement, l’auteur était moins restrictif que l’écrivain, car il était censé « augmenter le monde » selon le latin auctor,  (celui qui augmente), alors que l’écrivain, celui qui inscrit le monde (scriptor), ne se sert que des lettres pour forger ses textes.  On pouvait revendiquer cette spécificité pour se distinguer du tout venant. Mais il semble que l’heure ne soit plus à ces vétilles : il s’agit d’un changement d’étiquette total, et qui vient d’en haut. Depuis que le numérique a fait remiser les blocs et les bics qui étaient les instruments traditionnels des écrivains, il semble nécessaire ( ?) de remiser  également leur appellation. On les désignera donc désormais sous le nom d’ « éditeurs de contenu », puisqu’ils n’écriront plus des livres mais « créeront dans l’espace contributif » (vous n’auriez pas imaginé ça, dites-moi ? et vous voyez ça sur une carte de visite ?). Mais alors, me direz-vous, et les éditeurs ? C’est tout simple, mes agneaux : on les appellera des « hébergeurs ». Comme ça se prononce… Quand je vous dis qu’on n’arrête pas le progrès…

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