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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 10:27

         Je ne saurai donc jamais comment finit Duel au Soleil…Ou plutôt si : une voix off grandiloquente et se forçant à l’émotion indique dès la première séquence qu’au pied de ce rocher si frappant se trouve un buisson sans nom, donnant une fleur inconnue où les Comanches croient voir le souvenir d’un couple d’amoureux aussi farouchement épris que malheureux. Il y a donc eu dans le film une rivalité amoureuse autour d’une femme, un duel (au pistolet ? à mains nues ? ça je ne saurai jamais). Car la femme est cette malheureuse Jennifer Jones que le brave Selznick s’évertue à fourrer partout, dont il fait une danseuse sauvage (à peu près aussi douée pour la danse que Rita dans Gilda ou que moi pour vendre des lacets à la sauvette). Et c’est pire encore quand elle est barbouillée de fond de teint cuivré pour faire à moitié blanche seulement et qu’elle roule insupportablement des yeux selon des effets de théâtre paroissial. En la voyant danser dans la rue, je me suis souvenue d’avoir déjà stoppé le spectacle il y a des années, prise au piège du nom du réalisateur : King Vidor… ne demandait-il pas un peu de considération ? Bourrelée d’un vague remords, j’ai donc repris mon siège de spectatrice et j’ai poussé un peu plus loin, mais pas beaucoup plus loin, car tout était faux dans ce film ***, la grandiloquence du père (qui demande la pendaison et est immédiatement obéi), la respectueuse affection de Joseph Cotten si ridicule ici, l’air voyou de Gregory Peck qui n’arrive pas à être un air voyou véritable, et même le rôle de mère papoteuse confié à Lilian Gish, la grande figure de La Nuit du Chasseur… Selznick, King Vidor, Josef von Sternberg ont tous mis la main à la pâte : belle illustration de l’adage « Trop de marmitons gâtent le bouillon »…

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 11:07

            Sujet tout frais cueilli chez ma coiffeuse… J’ai pourtant évité comme la gale les divers Point de Vue, Gala, Voici et autres chroniques illustrées des têtes couronnées si chères au coeur républicain ( ?) des Français : impossible de s’en protéger, même en recherchant Match, qui fait semblant de s’intéresser aussi à l’économie ou à la politique. Les titres sont destinés à assombrir les populations. Qu’on en juge : « Rien en va plus entre eux », « Un cœur blessé », « Le divorce les guette », « Finie la lune de miel »… Bon. Vous avez compris. Quels que soient les personnages,  ce sont les mêmes dont on vous avait présenté ici même il n’y a pas si longtemps le baromètre au beau fixe des amours éternelles. Les sportives ou plébéiennes qui se sont si bien faites à la vie de cour n’ont pas empêché les aristocrates époux de les tromper. Que le cœur soit blessé, ça se comprend, surtout quand vous avez vu bénir par le Saint-Père une union entre une mariée enceinte de cinq mois et un héritier de trône d’opérette qui n’arrive à se situer ni en France ni en Italie  (la Savoie n’est-elle pas une province coincée entre les deux nations frontalières ?) car partout on s’aperçoit de la pacotille de ses prétentions au Gotha. La malheureuse Clotilde qui sait si bien se partager entre ses fonctions d’épouse, de mère, d’actrice et de princesse régnante n’est pas récompensée comme elle le mériterait, et pour un peu j’en mouillerais ma petite larme. Par bonheur il y a d’autres arrivées sur les marches du podium de la notoriété : se frayant un chemin parmi les vieux couples usés (dix ans, c’est long) qui se mêlent d’adopter, ou parmi le puzzle des unions éphémères sous les lustres qui promettent tout un processus sentimental et publicitaire comme l’aiment les lectrices de tabloïds ( la fureur du corps, puis l’estime intellectuelle, puis le doute quant à la fidélité, enfin la révélation des vérités qui fâchent, enfin enfin le divorce retentissant pourtant vite remplacé par de nouvelles aventures du cœur qui se guérit tout seul), il y a de nouveaux arrivants et de nouvelles beautés. Ne craignez rien, le numéro de la semaine prochaine sera tout aussi passionnant et indispensable à la vie de l’honnête homme.

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 09:44

         Quand je signe une pétition (et croyez-moi, mes belins-belines,  cela m’arrive souvent), je n’éprouve jamais le besoin d’ajouter un commentaire personnel, même si on le sollicite. D’une part, le fait de signer est essentiel : ajouter une voix, c’est comme ajouter dix sous à la quête, ça gonfle le volume. D’autre part, les commentaires que j’ai l’occasion de lire sont en général si médiocres, si pitoyables avec leurs banalités et leurs fautes d’orthographe que je n’aurais même pas envie de montrer qu’en trois petites lignes je peux faire mieux. Non, je n’ajoute rien à ma signature, puisque j’accepte qu’elle s’accompagne de mon nom et de mon adresse. Mais je suis très attentive au destin de la pétition à laquelle je viens de donner mon accord plein et entier. Il ne me suffit pas de recevoir les félicitations ( !) des organisateurs une fois que je me suis enregistrée dans leurs rangs : j’en attends des nouvelles avec impatience. Et, incroyable mais vrai, ces nouvelles clament souvent la victoire. Non seulement des mesures locales inacceptables (mairies, départements, responsables de la police, directeurs d’institutions….) se voient soudain retirées, mais même des décisions de portée infiniment plus dévastatrice arrivent à être suspendues par la multiplication des signatures : ainsi ce projet australien qui devait, pour faciliter l’acheminement du pétrole, endommager irréparablement la grande barrière de corail a été anéanti. Il y en a d’autres, que j’ai eu plaisir à constater. Voyez-vous, il est réconfortant (même si cela trahit une trop grande naïveté dans ce monde pourri) d’imaginer qu’enfin, grâce à l’appui des moyens fantastiques de communication d’à présent, on pourrait de temps à autre faire entendre sa voix parmi des millions d’autres – et qu’on serait entendu…

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 09:42

 

 

Il y a deux millions et demi de Français qui vivent à l’étranger, et un million sept cent mille étrangers qui vivent en France (on pourrait croire qu’il y en a dix millions, puisque certains en voient partout, à tous les coins de rues et même agenouillés sur les places publiques, et le signalent si haut et à si grands cris que cette vision pourrait en devenir contagieuse). Mais non : un million sept cent mille, c’est comme ça. Et ça veut dire, mes belins-belines, qu’il y a huit cent mille des « nôtres » (je dis ça faute de mieux, sans brandir des notions d’identité nationale, ça veut dire des nés natifs indigènes autochtones du pays, donc des Français) qui vivent à l’étranger de plus que des étrangers en France. On pourrait donc dire qu’ils ont laissé huit cent mille places à occuper, mais ce serait un raisonnement à peaufiner : car les misérables emplois qu’humblement sont prêts à occuper les immigrants sont précisément ceux que les expatriés aux couleurs nationales n’ont pas voulus pour eux, il faut donc nécessairement que des manœuvres balais (c’est le terme officiel de la dernière catégorie de salariés même au noir)  soient disponibles pour ces tâches dégradantes – et encore nous ne savons pas tout, la vérité nous ferait peut-être dresser les cheveux sur la tête. Vous êtes-vous demandé à qui l’on confie par exemple le nettoyage des réacteurs atomiques  et dans quelles conditions cela s’effectue ? Méditez,  mes belins-belines, méditez un instant.…

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 09:15

                   On se demande quel mauvais sort a toujours accompagné le devenir – ou tout simplement l’existence – des pays d’Afrique. Ils ont d’abord servi de territoires d’explorations pour les « grands colonisateurs » qui y ont installé des annexes de la métropole : l’exploitation y a toujours été de règle, mais en échange de certains avantage d’hygiène, de développement, d’élévation du niveau de vie, on pouvait accepter (plus ou moins) que les colons s’enrichissent,  même si les proportions outrancières de cet enrichissement trahissaient l’avantage des nations colonisatrices. Puis il y eut l’affranchissement de ces liens : les nations africaines s’éveillaient à l’indépendance, et comme personne ne les y avait préparées des tutelles amicales se sont manifestées – vous pensez bien qu’on n’allait pas laisser se refroidir des relations si juteuses ! Et puis, avec l’affolement des entrepreneurs devant la pénurie des matières premières, on a fait tant de recherches  sur terre et dans les mers côtières qu’on a découvert (les anciens colonisateurs, pas les maîtres des territoires) qu’il y avait des richesses quasi inépuisables, or cuivre pétrole fer diamants uranium… un pactole, quoi ! Pour qui ? Certes pour les dirigeants de ces pays nouvellement émergés du chaos – charité bien ordonnée… Mais aussi pour les anciens dominateurs, cachés derrière des multinationales tueuses : la preuve, dès que les guerres intestines ravagent les nations jusqu’à épuisement, on y envoie des troupes pour garder un pied dans le pays . En théorie c’est pour assurer l’ordre, en réalité c’est pour surveiller l’exploitation des richesses minières et empêcher que les autres ne viennent y fourrer le nez. Pauvres pays trop riches condamnés à la misère…

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 09:43

            Les incitations à la bonne bouffe de Noël et des fêtes se multiplient. Catalogues, affiches, publicités alléchantes remplissant les boîtes aux lettres qui n’en peuvent mais, relances par e-mail ou par téléphone – bref il est difficile d’y échapper, même si on a la ferme intention de ne pas céder à tant de tentations (et puis, vous susurre-t-on, c’est moins cher si vous en achetez deux : on vous fait cadeau du troisième, quoi que ce puisse être). Cela me rappelle le père d’une de mes amies d’autrefois qui revenait du marché tout heureux d’avoir trouvé une occase mirobolante : treize bouchons de radiateur pour le prix de douze, est-ce que cela ne valait pas le coup ? Problèmes de prix mis à part, on peut aussi se pencher sur les hécatombes de bêtes pour lesquelles Noël ne signifie rien et qui vont succomber tout de même dans des conditions abominables. Même si on écarte la pensée des chapons et de leur engraissement d’eunuques programmé depuis de longues et terribles semaines, on ne peut se détourner de l’invasion du foie gras sous toutes ses hypostases : cru, cuit, en bloc à cuisiner, en boîte, ajouté au potage de châtaigne, farcissant volailles et rôtis de porc. Et avez-vous songé à ce que recèlent certaines étiquettes : demi-langoustes crues (vous chargeriez-vous de l’opération, vous ?), gambas crues à demi-décortiquées, crevettes décortiquées crues ? Cela me rappelle encore une prière d’une bonne âme, récoltée dans un catalogue plein de recettes : « Ne plongez pas vos homards dans l’eau qui va les ébouillanter, épargnez-leur cette souffrance. Faites-les auparavant congeler dans votre compartiment ***, ils seront inconscients au moment de leur mort ». C’est beau d’avoir de la pitié plein le cœur…

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 08:43

Avec novembre s’est institué à la télé un festival de westerns pour nous faire oublier les contextes brouillasseux et glacés en nous transportant vers des régions si ensoleillées qu’elles en sont parfois désertiques. Dans ce festival il y a beaucoup à garder et peu à laisser de côté, d’autant que les programmes se chargent déjà de trier dans une certaine mesure les qualités des réalisations. Nous avons ainsi eu l’occasion de rapprocher plusieurs des films des Frères Coen (même si c’est abusif de les citer à propos des westerns) et voilà que nous est offerte une petite série de Delmer Daves : je vous ai il y a peu parlé avec louange de La Dernière Caravane, et il y a quelques semaines c’était La Flèche brisée, premier film américain où les Indiens étaient considérés comme des partenaires à comprendre et respecter. On ne s’étonnera pas de cette disposition à l’humanité du réalisateur, j’en parlais hier encore. Et L’Homme de nulle Part, à son tour, reprenait de manière originale les thèmes qui lui étaient chers : la confiance, l’amitié, et leur fragilité devant la calomnie. Certes, le médiocre Cow-Boy (quelle idée aussi de faire figurer Jack Lemmon dans ce contexte de vachers, même si c’était pour en faire un bouffon !) n’apporte rien à sa renommée, mais 3h10 pour Yuma, qui repasse lundi soir en boucle, est basé sur une idée peu vue, puisque Glenn Ford, le « caïd » au grand cœur, figure pendant pratiquement tout le film avec aux mains les menottes de l’époque – et qu’il s’agit de le faire monter dans ce fameux train pour être jugé à la ville. Ne m’accusez pas d’avoir une faiblesse pour Delmer Daves : si je vous rappelle que l’admirable film où Humphrey Bogart se fait refaire le visage après son évasion de prison est de Delmer Daves, Dark Passage (Les Passagers de la Nuit), alors vous pourrez plus facilement admettre que je n’ai pas tort .

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 11:47

Si vous  avez une poule et que vous la mainteniez pendant une petite semaine (pas plus longtemps, car elle pourrait décéder dans l’aventure) à une diète sévère, même pas le pain et l’eau dont la pauvrette se régalerait, en y ajoutant la privation totale de jour, vous imaginez bien qu’elle se croit perdue, bonne pour le paradis des poules (car elle n’a rien à se reprocher, elle). Si au bout de ce supplice vous lui redonnez – attention : progressivement, tendrement en quelque sorte, sans la choquer – à la fois accès à la lumière (une petite lueur chaque jour, qu’elle se croie à la sortie de l’hiver, tout en lui ménageant par l’ouverture parcimonieuse et réfléchie de la fenêtre un peu d’air frais auquel elle n’aurait jusqu’alors jamais goûté) et en même temps, je le précise, accès à des nourritures reconstituantes, hormones, antibiotiques, vaccins, fortifiants spécifiques pour poules pondeuses, qu’est-ce qu’elle va penser, la poule ? (parce que c’est bête, de la poule) : «  Mais c’est le printemps qui s’annonce, vivement que je me mette à pondre ! »Vous pouvez lui faire le truc trois ou quatre fois dans l’année, elle ne se rendra pas compte que dans une année il n’y a jamais trois ou quatre printemps (parce que c’est bête, de la poule) et trois ou quatre fois elle se relancera dans une période de ponte qui peut fort bien, avec un peu de chance (pour vous) doubler ses possibilités de ponte. Elle glousserait victorieusement Cot Cot Cot Codet’ deux fois par jour pour vous convier à son exploit s’il lui restait un peu de force pour autre chose que la ponte industrielle. Mais maintenant que je vous ai donné le truc, vous pourrez sans coup férir augmenter la taille de vos omelettes. Et vous imaginez ce que ça donne à l’année, dans les batteries de vingt ou trente mille cocottes empilées sur le grillage de leurs cages grandes comme une boîte à chaussures ?

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 09:35

         Que ne ferait-on pas pour accrocher le client ? (vous me permettrez d’écarter ici les discussions sur la pénalisation des pauvres insatisfaits auxquels les filles de joie indispensables savent seules apporter quelque réconfort : je laisse le règlement de ces problèmes aux instances mieux placées que moi). Je pense tout simplement à cette frénésie qui agite toutes les entreprises de quelque genre qu’elles soient, coincées qu’elles se sentent entre Noël temps béni de la générosité et la faillite commerciale qui les guette. Depuis au moins deux mois, je suis harcelée par poste (ou par mail, jusqu’à cinq ou six fois dans la même journée : ça ne coûte pas cher mais ça ne rapporte pas gros non plus) par les soldes éternels qui ne s’appellent même plus soldes mais se devinent raclage de fonds de tiroirs, affolement, vidage de greniers : les prix dégringolent, les rabais s’expriment en chiffres incroyables (tout à 10€, moins 50 %, jusqu’à 80% de rabais, vos frais d’envoi gratuits, payez en trois fois, ne payez rien avant le printemps prochain…). Tout cela trahit la panique du commerce et on comprend bien que chaque firme soit prête à se vendre corps et âme pour éviter le sort de la Redoute. Même les associations caritatives sur les dents à cause de l’hiver ou des urgences proches et lointaines vous font le décompte de ce que vous payeriez réellement, une fois votre niche fiscale déduite. Il n’y a que ce qui se passe à la télé que je ne comprends pas : recours à la vulgarité pour les amuseurs, à la médiocrité pour les commentateurs, à l’indignité pour les informateurs usant de moyens condamnables tels l’image qu’ils aiment passer et repasser jusqu’à ce que tout le monde l’ait vue et qu’elle devienne vérité d’Evangile… S’imaginent-ils donc que vulgarité, médiocrité et indignité soient les trois mamelles de la durée ?

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 12:58

La partie citoyenne et honnête de la population française a raison de se convulser d’horreur et de dégoût devant le déferlement de haine raciste de ces tout derniers temps. Je crois qu’un point historique a été atteint : qu’une gamine de douze ans s’exhibant en pourvoyeuse de bananes avec des termes ignominieux apparaisse sur le front des manifestations adultes, c’est plus qu’insupportable, c’est consternant et révulsant – d’autant que la mère doit mouiller sa larme d’émotion et de fierté à voir sa progéniture si déterminée et si intelligente (pensez donc ! à peine douze ans et elle passe et repasse à la télé !). A ranger au même niveau  d’ignominie, le spectacle offert par une élue du Front National avec sa pantomime simiesque à faire vomir. Je reviens là-dessus parce que les deux faits si tendrement parallèles auraient dû avoir été immédiatement supprimés, à peine auraient-ils vu le jour. Or qu’ont fait nos chers médias payés par la République toujours en place, donc fondée sur les trois valeurs gravées au fronton de nos mairies ? Ils s’en sont emparés comme d’une proie réjouissante, ils en ont multiplié les reproductions, ils les ont entourées d’une caressante mansuétude, introduisant dans ce qu’ils appellent la banalisation des idées un élément ludique à exploiter indéfiniment. J’aurais honte d’être commentateur à l’info, moi, mais pour pouvoir se montrer déjà (on ne sait jamais, n’est-ce pas ?) ouverts aux idées nouvelles ceux que nous voyons régulièrement ont oublié qu’ils devraient avoir, sinon de l’objectivité, du moins un peu de décence et de dignité.

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