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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 09:09

         Ce n’est pas qu’à propos de l’Ukraine que les commentateurs ne savent plus que nous dire sur les événements, sur ce que pensent les gens, sur ce qu’il va advenir du pays. Il y a tant de foyers incandescents de par le monde que même des yeux bien entraînés – ceux de nos chers médias – n’arrivent pas à s’y retrouver au milieu des flammes ou, au mieux, devant les braises qui couvent. Partout ça explose, d’où notre attention soudain attirée sur un point du globe au milieu d’autres eux aussi plongés dans la fumée – mais cette attention ne peut être qu’éphémère, puisque dès le lendemain une explosion à l’autre bout de la planète (voire tout à côté, mais pour d’autres raisons et il faut changer son fusil d’épaule) va détourner notre intérêt et nous faire, dans l’oubli de la première, cibler nos regards sur ce très temporaire foyer. Ce qui explique, mes belins-belines, qu’on ne vous parle plus des incendies allumés ici et là : Egypte, Tunisie, Liban, Syrie, Afrique, tout cela forme un magma difficile à suivre et dont on sait seulement qu’il ne fait que couver, que les flammèches peuvent se rallumer à tout instant et que seules les organisations humanitaires peuvent savoir ce qui se passent, aux premières loges qu’elles se trouvent, les malheureuses, les admirables, les exposées. Tout de même, au cœur de ce recueillement planétaire pour célébrer Nelson Mandela, ce gag de l’interprète des signes qui a tout traduit sans rien traduire, comme si Pierre Dac ou Francis Blanche avaient été chargés de l’affaire…A consommer sans modération.

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 11:00

Les défenseurs des animaux, les protecteurs des espèces menacées (dont le nombre de disparitions enregistré chaque année atteint des sommets effarants) sont à bon droit sollicités sans arrêt, et pour toutes les espèces, domestiques ou exotiques. Bébés phoques sur la banquise pour leur fourrure, baleines ou dauphins dans tous les océans (avec tous leurs semblables, lions de mer, loutres de mer, orques…) pour leur chair ou le fun apporté par leur assistance aphrodisiaque, éléphants sauvagement abattus pour leur ivoire, singes de toute catégorie enlevés à leur jungle spécifique pour servir de cobayes dans les hideux laboratoires dits « de recherche », aucune bête n’échappe à la convoitise des prédateurs humains aidés d’instruments de pêche ou de capture de plus en plus sophistiqués et rentables, quitte à ne pas tenir compte des dégâts collatéraux, étiquette facile et banale qui recouvre de monstrueuses pertes de vies sans intérêt pour l’opération ciblée en cours. Et même les plus indifférents des publics (sauf ceux des amateurs de corridas naturellement : ceux-là sont d’une race à part) se sentent indignés quand on leur parle de ces lamentables carnages. Mais au fond pourquoi ne s’indigneraient-ils pas aussi en apprenant les milliards de poulets, poules, cochons, moutons, bœufs et autres canards et dindes qu’on sacrifie pour eux dans les conditions les plus révoltantes ?  Y a-t-il des justifications au massacre plus acceptables que d’autres ?

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 08:51

         C’est avec appréhension que j’abordais hier soir – sur Arte, tout le monde peut regarder, mes belins-belines -  ce film si British au titre décourageant « Un mariage de rêve ». Je savais que Kristin Scott-Thomas en belle-mère acariâtre ne me permettrait pas d’admirer sa beauté si pure, celle du Patient anglais où on ne voit qu’elle, malgré la présence au long cours de la lumineuse petite Binoche. Je ne guettais point trop non plus les frottements mortels entre la civilisation britannique des grands domaines (encore, en 1930, emmitouflée dans ses préjugés d’avant 14) et la vision de la société entretenue par la libre Amérique des classes riches : le clash devenant poncif risquait de traîner son poids d’ennui. Et surtout j’avais peur de retrouver dans le rôle du père de famille mon cher Colin Firth, celui de Orgueil et Préjugés (je vous le dis en français pour que vous puissiez suivre, mes agneaux), celui de La Jeune Fille à la Perle,de La Conférence de Wannsee, au cours de laquelle fut prise la décision du Reich de supprimer les Juifs d’Europe et où il jouait le seul officiel épouvanté par pareille élucubration… ou de tant d’autres films récents où il est toujours si beau : j’avoue que j’avais peur de le voir vieilli ou vieillissant. Eh bien, j’ai bien fait de me fier à un scénario de Noel Coward qui savait donner tant d’élégance au boulevard… Colin Firth était superbe avec son masque fatigué, sa lassitude tchékhovienne, son opposition sarcastique à sa mégère d’épouse. Son personnage domine, témoin muet mais éloquent des efforts de cette épouse pour maintenir des traditions grandioses périmées. J’avoue que le sort du mariage de son fils avec la belle Américaine qui étouffe  dans cette atmosphère ne m’a guère préoccupée : c’est son évolution à lui, compréhensif et sympathique puis chaleureusement gagné, que j’ai suivie avec bonheur, jusqu’à ce tango dans le style de Gardel qui nous est offert en prime et qui annonce la conclusion. Une seule étoile pour annoncer cette réussite… A qui se fier, grands dieux ?

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 08:50

         Il m’arrive très souvent, lorsque j’écris le numéro du blog tout frais pondu (car depuis le changement de fonctionnement d’Over-blog le compte ne se fait plus automatiquement) d’évoquer l’événement correspondant à la date. Ainsi « Charles Martel bat les Arabes à Poitiers », 732, c’était il y a longtemps, de même que « Couronnement de Charlemagne » en 800. Puis nous avons traversé la féodalité, il y a eu  « Bataille de Bouvines » en 1214, puis le Moyen-Age avec Poitiers et Crécy (je ne sais plus laquelle est une victoire, laquelle est une défaite, et 1346 ou 1356 sont à tirer au sort pour y retrouver les siens), puis 1429, « Jeanne d’Arc délivre Orléans » - qui coupe carrément l’herbe sous le pied  de « Jeanne d’Arc est brûlée à Rouen comme sorcière », 1431, ça ne mérite pas d’en faire un fromage. Puis 1492, c’est « Découverte de l’Amérique » mais c’est aussi l’expulsion des Juifs et des Arabes d’Espagne par Isabelle la Catholique, et enfin nous voilà à Pavie, 1525 et Pavie est une défaite de François 1er au contraire de Marignan 1515 qui est une victoire de ce même François. Dans le recueil de nouvelles qui s’intitule Opération Croque-Monsieur – Sept humoresques, à paraître l’an prochain, un texte  intitulé Troisième Âge démontre ironiquement que se rappeler dans l’ordre les dates d’histoire apprises à l’école primaire ne prouve pas du tout  que la mémoire fonctionne  sans à-coups : ainsi se rappeler la date du jour même et quel jour on est relève souvent de l’exploit quand on a dépassé les soixante-dix

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 08:55

Je vous l’ai dit et redit, mes belins-belines, il n’est rien de si réconfortant pour un écrivain que de voir la poésie se frayer un chemin jusque dans les plus obscurs catalogues  Inutile d’ajouter que je ne manque jamais l’occasion de vous faire profiter de cette aubaine culturelle. En toute franchise, ce n’est pas exactement le modèle d’écriture que j’aimerais voir dans vos petits billets quand vous m’écrivez (mais oui ! certains et certaines d’entre vous le font, pour mon plus grand bonheur, même si c’est surtout pour m’annoncer qu’ils me découvrent…). Cependant, vous pourriez vous servir des données qui vont suivre (et que je recopie servilement) comme d’un exercice de style, en tâchant de dire la même chose sans boursouflure. Je cite  (il s’agit de deux montres, l’une pour Elle, l’autre pour Lui) : « Devant un tel duo, Lamartine n’aurait probablement jamais exhorté le temps à suspendre son vol, il aurait plutôt souligné toute la sensualité de ces réalisations prestigieuses » - vous voyez à quel niveau on se place. C’est que, « en y mettant infiniment de poésie, elles imposent dès le premier regard leur présence à la fois puissante et délicate », aspect extérieur qui fait naître la profondeur de la réflexion : « Elles incarnent certes l’instant présent dans ce qu’il a de plus séduisant, mais elles ont aussi le pouvoir de donner le « la » d’un brillant avenir. Et avec elles la ronde des heures prend soudain une tout autre profondeur ». Je vous laisse là-dessus, mes agneaux : répétez ces phrases plusieurs fois avant de vous coucher, je suis sûre qu’elles vous garantiront une nuit pleine de beaux rêves.

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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 10:35

         Ah ! mes belins-belines, que c’est beau, le sport, mais que ses mises en route sont donc compliquées ! Figurez-vous qu’hier, comme chaque vendredi à 17h, je m’apprêtais à écouter quelques grands esprits débattre des problèmes politiques du monde. Je ne suis pas toujours d’accord avec tout le monde – il y a aussi ceux avec lesquels je ne suis jamais d’accord – mais j’aime voir confronter des argumentations appuyées sur les chiffres de l’économie, sur les comportements de nos voisins, sur les réactions des sondages. Or hier mal m’en a pris (oui, et non prise) d’avoir été fidèle au rendez-vous. L’émission était remplacée par le tirage au sort des rencontres de football pour la coupe du monde. Je pensais qu’en pareil cas on se contentait d’annoncer les résultats, mais pas du tout ! Une cérémonie grandiose mêlant l’hommage à Mandela et le décor genre Loterie nationale a voulu à tout prix démontrer la transparence du processus. Et certes il y avait huit grandes vasques dont chaque préposé touillait visiblement les boules avant de les remettre – ceux de gauche à droite, ceux de droite à gauche : c’est en tout cas ainsi que j’ai interprété les évolutions de ballet des représentants choisis parmi la crème de la crème, nous, nous avions Zidane pour représenter notre drapeau  - mais pour autant les classements préparatoires manquaient de clarté. La répartition dans les poules ( ?) ; le calcul de l’impossibilité d’un pays à affronter un pays du même continent, du moins dès le départ ; le tirage (par une fille vêtue d’un timbre-poste transparent) de papiers mystérieux (E3, F8, C4 : on se serait cru à la bataille navale), tout cela était grandiose mais peu compréhensible. Les grands de ce monde sportif affectés au touillage de leur vasque se livraient à d’étonnantes chorégraphies qui devaient rendre le mécanisme si bien élaboré totalement clair aux plus bornés d’entre les spectateurs – moi naturellement j’étais un cran au-dessous et je ne jurerais pas qu’il n’y avait nulle possibilité de triche. D’ailleurs, vu l’intérêt que je prends aux divers ballons et à leurs façons d’aller à la victoire, je me demande bien pourquoi je vous ai parlé de cette émission s’adressant à des millliards de gens qui, eux, avaient compris la manœuvre.

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 12:06

 

         Tout le monde est content. Le Conseil de sécurité de l’ONU qui a trouvé  à déléguer ses pouvoirs d’intervention ; l’armée africaine (on ne sait pas trop comment l’appeler, elle devrait pouvoir régler entre Africains tous les problèmes  du continent  une fois qu’elle sera formée et entraînée, donc une fois tous les pays africains d’accord, mais  je ne crois pas que ce soit demain la veille) ; les premiers envoyés français qui s’ennuyaient à Bangui à garder leur aéroport ; les rares ressortissants français encore sur place qui voient arriver des secours, et surtout les diplomates français qui ont enfin à s’occuper de quelque chose (le problème de l’occupation palestinienne qui dure depuis soixante ans ne les intéresse pas, on a beau leur corner aux oreilles qu’il y a urgence et qu’il s’agit de l’honneur de la nation ils demeurent sourds). Et de quelque chose qui reste bien dans la tradition, qui plus est : c’est qu’on a pris des habitudes, depuis la conquête de l’Algérie en 1830, et qu’on ne peut pas s’imaginer l’Afrique sans une présence française, surtout avec toutes ces richesses minières récemment découvertes et sur lesquelles il faut bien ouvrir l’œil et le bon. Donc, puisqu’il n’y a plus d’espoir d’aller en Syrie donner la pâtée à un chef de gouvernement rentré dans le giron de l’ONU depuis qu’il a feint de remettre à plus tard l’usage de ses gaz toxiques, il est réconfortant de montrer au monde que la France est encore là, avec sa petite armée et ses petits moyens, pour s’engager dans les bonnes causes. Nous avons toujours de bonnes raisons d’aller hors hexagone montrer le bout de notre nez.

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 10:33

         Je ne prends connaissance, et toujours avec circonspection, des « blockbusters » dont on a clamé partout l’excellence, qu’une fois les enthousiasmes retombés et les échos amoindris. On peut alors juger plus sainement, me semble-t-il. Car si j’ai la plus vive réticence à accompagner les délires des foules, je me connais d’autre part assez pour avouer que j’ai plutôt tendance à dénigrer ce que la voix du peuple a porté aux nues. C’est pourquoi j’ai abordé hier avec méfiance ces Intouchables dont le phénoménal nombre d’entrées en salles obscures de par le vaste monde a dépassé, d’abord Titanic, et même Amélie Poulain – c’est vous dire si dès le départ je me trouvais encouragée. Eh bien en fin de compte je ne comprends ni l’engouement ni le dénigrement. C’est un film bien fait, avec de plaisantes minuties (par exemple, qu’on retrouve tous les candidats du début pendant l’absence de l’alter ego pour raisons familiales, ou les instants de rire entre les deux complices) qui campe deux personnalités destinées à se haïr socialement alors qu’elles forment une entité indiscutable, tendrement solide. C’était prévu, d’ailleurs, et on assiste au polissage de l’aide-soignant sans surprise mais avec plaisir, de même qu’on applaudit au jeu raffiné de François Cluzet d’habitude si nerveux, si teigneux, si torturé pour rien. Il reste cependant quelques questions : que pourra  devenir la fille, dans ce contexte familial bizarre où tout pivote autour du grand malade ? et, surtout, comment généraliser et décréter qu’on peut rire de la tétraplégie étant donné que chaque tétraplégique n’est  pas, à ma connaissance, traité dans de pareilles conditions de superluxe ? Tout de même, et à mon humble avis, The Artist n’avait rien à craindre dans la compétition pour les Oscars…

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 11:19

         Voici venir l’hiver, tueur de pauvres gens… Dès ce matin, je crois, il était disposé à faire son travail, avant même que l’heure officielle de son arrivée ne fût proclamée sur les calendriers. Les journalistes vont prendre un ton compatissant et affecté pour se mettre à énoncer tout à la fois les températures négatives et les morts de froid récoltés parmi les SDF, les associations caritatives sur les dents vont faire le possible et l’impossible, les ministères concernés vont dire qu’il faudrait davantage de logements d’urgence (certes, mais combien en ont-ils fait construire depuis qu’ils ont pour fonction d’améliorer une situation honteuse ?). On va guetter les corps retrouvés dans des recoins, sous des bancs, dans des abri-bus ou des remises à poubelles, afin de mettre à jour les statistiques essentielles à l’Administration.  Les Restos du cœur vont fonctionner à plein, chaque année de plus en plus envahis par des nécessiteux de plus en plus souvent appartenant à des classes de la société qui ne pratiquaient pas ce genre de recours humanitaire. A-t-on déjà suggéré aux banques, surtout à celles qui en sous-main continuent à traficoter avec l’argent sale d’où qu’il vienne, qu’au lieu de faire noblement de l’humanitaire ou du social dans les dotations aux musées ou les restaurations de peintures anciennes elles pourraient prendre l’initiative bassement utile de construire des  logements d’urgence ou soutenir  massivement des comptoirs alimentaires ? Mais j’y pense : elles n’ont peut-être pas su qu’il y avait une crise ? Comment le sauraient-elles puisqu’elles ne se sont jamais si bien portées ?

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 10:07

         Je regarde régulièrement les nouvelles de la planète dans Ainsi va le monde. Certes en un quart d’heure l’émission a du mal à vous entretenir de tous les foyers d’incendie dispersés dans notre univers, mais on peut facilement se rendre compte de l’incandescence qui couve partout et se rallume dès qu’on imagine l’avoir muselée. J’ai remarqué qu’on ne nous parle plus (hier soir par exemple : c’est tout frais) des Philippines, ni de la Syrie, ni de l’Egypte, ni de la Grèce – comme si on avait déjà tout dit sur ces sujets et que les journalistes craignaient que le public ne se lassât s’ils n’avaient point d’images croustillantes à faire passer et repasser. Plus rien sur la Turquie, où pourtant le torchon brûlait grave. Pour l’instant, c’est l’Ukraine, qui nous aime mais à laquelle la Russie toute-puissante refuse d’accorder le droit à cette affection désintéressée (de quoi j’me mêle, dites voir ?). Les candidats à la noyade en Méditerranée ? juste une petite allusion. La révolution en Thaïlande ? juste un petit aperçu rapide. Les remous en Tunisie ? juste quelques mots. Vous admettrez que c’est dommage qu’on ne continue pas à nous faire faire le tour des grandes places des capitales embrasées : depuis Tien an Men on avait pu accroître ses connaissances en tourisme du Café du Commerce, et on ne devrait jamais interrompre d’aussi précieuses acquisitions de vocabulaire international.

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